Cyclisme : Et si Alaphilippe n’était pas au départ du Tour en 2024…
Alexandre Higounet

Dans la configuration qui se dessine pour l’an prochain autour de l’équipe Soudal-Quickstep, un point d’interrogation pourrait survenir sur la participation d’Alaphilippe au Tour de France. Si aujourd’hui, une telle hypothèse reste peu probable, certains éléments entretiennent malgré tout un doute. Explication.

Ces derniers mois, Patrick Lefévère, le patron de l’équipe Soudal-Quicsktep, a clairement orienté la stratégie de son équipe autour de Remco Evenepoel, concentrant les investissements pour bâtir autour de lui une équipe capable de l’accompagner dans son objectif de remporter le Tour de France. Si dans un premier temps, Lefévère a visiblement tenté d’inciter Julian Alaphilippe à partir pour libérer du budget, il a changé d’optique constatant la détermination du champion français à rester, lui qui dispose encore d’un an de contrat.

Quel rôle pour Alaphilippe ?

Dans ces conditions, au sein de l’état-major de l’équipe belge, on a - a priori - tranché pour la stratégie inverse, à savoir de miser à 100% sur Alaphilippe pour la prochaine campagne des classiques, sachant qu’il n’existait aucun budget pour renforcer ce pôle avec un leader et qu’il était donc préférable de mettre le double champion du monde dans les meilleures conditions. Si l’on suit cette hypothèse jusqu’au bout, il apparaît clair que la saison de Julian Alaphilippe sera à 100% axée sur les grandes classiques, des Flandriennes aux Ardennaises (à l’exception de Liège, chasse gardée d'Evenepoel) en passant par le Tour de Lombardie, sachant qu’Evenepoel axera sa saison en direction du Tour de France.

Les mots de Remco Evenepoel qui entretiennent un doute…

En déroulant ce fil logique, une question vient alors naturellement : Alaphilippe aura-t-il une place sur le Tour de France ? Suivant sa volonté d’avoir une équipe 100% dédiée à Evenepoel, la Soudal-Quickstep pourrait-elle décider de ne pas aligner le Français au départ ? A priori, non. Non seulement Alaphilippe a prouvé dans le passé qu’il pouvait se mettre totalement au service du champion belge, mais à l’heure d’affronter les Jumbos-Visma de Vingegaard et les UAE de Tadej Pogacar, la formation belge ne peut probablement pas se payer le luxe de se passer d’un coureur comme le Français. Malgré tout, les déclarations récentes de Remco Evenepoel, oubliant d’inclure Alaphilippe dans sa future garde rapprochée pour le Tour, laisse la question ouverte. Evenepoel avait notamment déclaré, en réponse à une question sur l’arrivée à ses côtés de Mikel Landa : « Je suis heureux de la signature de Mikel et j’espère que d’autres grands noms suivront. J’ai été déçu de ne pas pouvoir signer Pavel Sivakov et Laurens De Plus. Je pense que si tu as ces deux coureurs avec toi, tu peux aller à la guerre, surtout en montagne. Mais Landa est aussi un grand nom. Un coureur qui sait comment rouler des grands tours et comment en gagner avec son équipe. C’est peut-être le meilleur transfert qu’a réalisé Patrick Lefevere cette année. J’espère qu’il y aura encore un autre gars, peut-être un niveau en dessous de Landa, qui va arriver. Pour le prochain Tour de France, on a des coureurs super forts pour rouler sur le plat avec Kasper Asgreen et Yves Lampaert. C’est du niveau de Luke Rowe (Ineos) et Nathan Van Hooydonck (Jumbo-Visma). Mais il faut trouver la bonne balance entre les bons grimpeurs, les purs grimpeurs et les super domestiques. Avec Landa, j’espère qu’on a trouvé notre Sepp Kuss (Jumbo-Visma) ».

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