«Payée au SMIC» : Marion Rousse en pleine galère
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Consultante pour France Télévisions, mais également présidente du Tour de France Femmes, Marion Rousse est devenue l'une des personnalités les plus influentes dans le cyclisme français. Et pourtant, tout n'a pas toujours été facile puisqu'elle raconte notamment la façon dont elle a galéré lorsqu'elle était cycliste professionnelle.

Président du Tour de France Femmes, Marion Rousse est l'une des pionnières du cyclisme féminin, ou en tout cas l'une de celles qui travaille le plus pour le mettre en avant. Il faut dire que la championne de France 2012 a bien connu les premiers pas du cyclisme féminin avec toutes les galères de l'époque. Cycliste professionnelle, Marion Rousse n'était pas du tout payée et devait donc travailler à côté afin de pouvoir vivre tout en pratiquant sa passion. Elle raconte notamment avoir été payée au SMIC pour un travail en mairie.

«J'étais payée un SMIC pour un mi-temps»

« Comme je n’étais pas payée pour rouler, je devais travailler dans une petite mairie au sud de Paris. J’avais une convention d'insertion professionnelle avec l'équipe de France. J'étais payée un SMIC (ndlr: 1426 euros) pour un mi-temps. J'allais m’entraîner le matin, je me douchais et mangeais en vitesse pour aller bosser l'aprèm. Tu ne récupères jamais et, avec ce salaire, tu vivotes. Ça ne pouvait pas continuer comme ça longtemps », confie-t-elle dans une interview accordée au média suisse 24Heures, avant de poursuivre.

«On dormait dans des lycées et on mangeait à la cantine»

« On dormait dans des lycées et on mangeait à la cantine, toutes les équipes ensemble. On se changeait au cul du camion, on n’avait pas de bus pros. C’était vraiment amateur, alors que c’était le niveau World Tour. Mais je n’en veux même pas aux organisateurs, qui étaient bénévoles. Il n’y avait pas d’argent. Le cyclisme féminin était au point mort: pas de salaire, pas de débouchés. Rien n’avançait. Quand Eurosport m’a proposé de commenter la Vuelta, j’ai hésité. Est-ce que le public était prêt? Est-ce que j’étais capable de le faire? Mais ça a bien fonctionné et j’ai rapidement arrêté le vélo et mon job à la mairie », ajoute Marion Rousse.

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