A seulement 24 ans, Marion Rousse a dû stopper sa carrière de cycliste. Interrogé sur sa retraite prématurée, l'ancienne coureuse a lâché toutes ses vérités sur son choix. Comme l'a avoué Marion Rousse, elle a été contrainte de dire stop parce qu'elle n'arrivait pas à vivre de sa passion.
Avant sa reconversion en tant que consultante et en tant que directrice de courses, Marion Rousse a été cycliste professionnelle. Toutefois, l'ancienne coureuse n'a jamais réussi à vivre de sa passion. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle a mis un terme à sa carrière sportive dès l'âge de 24 ans. Lors d'un entretien accordé à La Croix au mois de juillet, Marion Rousse est passée aux aveux concernant sa retraite prématurée.
«J’étais coureuse professionnelle, mais je n’étais pas payée»
« Pourquoi avoir arrêté votre carrière à 24 ans à peine ? Tout simplement parce que je ne gagnais pas d’argent. J’étais coureuse professionnelle, mais je n’étais pas payée. À cette époque, il n’y avait peut-être que deux ou trois filles rémunérées et c’était toujours les mêmes qui gagnaient des courses. Encore, moi, j’avais la chance d’avoir une convention d’insertion professionnelle. Je travaillais pour la mairie d’Étampes, dans l’Essonne, avec un mi-temps payé à temps plein. On avait des compétitions, mais les médias ne s’y intéressaient pas. On ne nous connaissait pas, on avait l’impression de ne pas avoir de statut social. On dormait dans des internats de lycée, on se changeait dans des voitures, c’était vraiment la débrouille. Cela m’a été utile de savoir d’où partait le cyclisme féminin, je sais ce qu’il faut faire pour les coureuses », a confié Marion Rousse, avant d'affirmer qu'elle ne ne regrettait en aucun cas son choix d'avoir arrêté sa carrière sportive aussi tôt.
«J’aurais aimé courir un Paris-Roubaix et un Tour de France»
« Avez-vous des regrets de ne pas avoir pu vivre du cyclisme ? Au contraire, je suis très fière d’apporter ma pierre à l’édifice pour que, justement, les cyclistes actuelles n’aient pas à vivre ce que j’ai vécu. Bien sûr, j’aurais aimé courir un Paris-Roubaix et un Tour de France. En même temps, je me dis que j’aurais peut-être juste fait le nombre dans le peloton, alors que, là, je me sens plus importante. Je travaille pour faire avancer les choses et j’en vois les résultats. Je peux rendre un peu ce que le vélo m’a donné. Ce sport a fait ce que je suis aujourd’hui. Je veux aussi me mettre au service de la jeune génération, parce que ce que la mienne a vécu était quand même très injuste », a conclu Marion Rousse (34 ans).