«Pas payée», Marion Rousse arrête tout !
Thibault Morlain -
Journaliste
Après s’être essayé à différents sports, Thibault se tourne vers une carrière de footballeur amateur. Au moment de faire un choix entre devenir footballeur professionnel et journaliste, les qualités ont fait pencher la balance d’un côté. Le voilà désormais au sein de la rédaction du 10 Sport, après un diplôme obtenu à l’Institut International de Communication de Paris.

Aujourd’hui consultante sur France Télévisions ou encore directrice du Tour de France femmes, Marion Rousse a l’occasion de pouvoir vivre de sa passion, le cyclisme. Toutefois, cela n’a pas tout le temps été le cas. La compagne de Julian Alaphilippe a ainsi connu une brève carrière en tant que cycliste professionnelle, Marion Rousse ayant dû tout arrêter pour des raisons économiques.

Retraitée à 24 ans, Marion Rousse n’a évolué que quelques saisons au sein du peloton professionnel. Alors que ça lui a tout de même donné le temps de devenir championne de France, l’actuelle directrice du Tour de France femmes a donc rapidement raccroché, se reconvertissant ensuite dans les médias en devenant consultante sur Eurosport. Et si Marion Rousse a tout plaqué aussi vite, c’est tout simplement parce qu’elle ne pouvait pas vivre de son sport.

« J’étais coureuse professionnelle, mais je n’étais pas payée »

Ayant déjà évoqué à plusieurs reprises ses difficultés financières en tant que cycliste professionnelle, Marion Rousse en a rajouté une couche. Ainsi, dans un entretien pour La Croix, l’ancienne championne de France a raconté : « Pourquoi avoir arrêté ma carrière à 24 ans ? Tout simplement parce que je ne gagnais pas d’argent. J’étais coureuse professionnelle, mais je n’étais pas payée. À cette époque, il n’y avait peut-être que deux ou trois filles rémunérées et c’était toujours les mêmes qui gagnaient des courses. Encore, moi, j’avais la chance d’avoir une convention d’insertion professionnelle. Je travaillais pour la mairie d’Étampes, dans l’Essonne, avec un mi-temps payé à temps plein. On avait des compétitions, mais les médias ne s’y intéressaient pas. On ne nous connaissait pas, on avait l’impression de ne pas avoir de statut social. On dormait dans des internats de lycée, on se changeait dans des voitures, c’était vraiment la débrouille. Cela m’a été utile de savoir d’où partait le cyclisme féminin, je sais ce qu’il faut faire pour les coureuses ».

Aucun regret pour Marion Rousse !

La carrière professionnelle de Marion Rousse aura donc été brève, mais ce n’est pas pour autant qu’elle a des regrets. « Des regrets de ne pas avoir pu vivre du cyclisme ? Au contraire, je suis très fière d’apporter ma pierre à l’édifice pour que, justement, les cyclistes actuelles n’aient pas à vivre ce que j’ai vécu. Bien sûr, j’aurais aimé courir un Paris-Roubaix et un Tour de France. En même temps, je me dis que j’aurais peut-être juste fait le nombre dans le peloton, alors que, là, je me sens plus importante. Je travaille pour faire avancer les choses et j’en vois les résultats. Je peux rendre un peu ce que le vélo m’a donné. Ce sport a fait ce que je suis aujourd’hui. Je veux aussi me mettre au service de la jeune génération, parce que ce que la mienne a vécu était quand même très injuste », a-t-elle poursuivi.

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