Quelques heures après l'arrivée du Tour de Lombardie, qui venait clore son année 2025 sur une nouvelle victoire éclatante, Tadej Pogacar s'est laissé aller à quelques prospectives autour de la saison prochaine. Et ces premières réflexions lancées à la volée laissent deviner qu'un désaccord pourrait rapidement exister en interne avec la direction de l'équipe UAE autour de son programme 2026...
Samedi dernier, alors qu'il venait de remporter brillamment sa dernière course de la saison, et pas n'importe laquelle, le Tour de Lombardie pour la cinquième fois d'affilée, et pas de n'importe quelle façon, en s'envolant irrésistiblement dans le dernier col à plus de 30 kilomètres de l'arrivée, Tadej Pogacar s'est laissé aller à quelques confidences en discutant avec le média Het Laatste Nieuws.
La question de sa participation à Paris-Roubaix au coeur du désaccord ?
Dans un premier temps, Pogacar a avoué ne pas apprécié d'être comparé à Eddy Merckx en permanence : « J'ai lu beaucoup de comparaisons entre Merckx et moi ces derniers temps, mais je n'aime pas cette comparaison. Personne n'aime être comparé à quelqu'un d'autre. Chaque personne est unique. J'ai beaucoup de respect pour Merckx, et apparemment, il en a aussi pour moi, car quelques minutes après l'arrivée, Ernesto Colnago (le fondateur de la marque de vélos pour laquelle Team UAE et Pogacar courent) est venu me voir, son smartphone à la main. Il avait Merckx au téléphone. Merckx m'a félicité pour ma cinquième victoire en Lombardie. C'était une conversation agréable ».
« Paris-Roubaix est la plus belle course que j’aie jamais disputée »
Dans la foulée, alors qu'il était interrogé sur ce qu'il voulait encore accomplir dans sa carrière, le double champion du monde a lancé la phrase suivante : « Ma liste de choses à faire pour 2026 ? Parmi les Monuments, je n'ai pas encore gagné Milan-San Remo ni Paris-Roubaix. Ils me manquent encore… » Le leader d'UAE Team Emirates ne s'en cache pas, il souhaite retenter sa chance au plus vite sur Paris-Roubaix. Ce n'est probablement pas un hasard si le lendemain, il lançait une véritable déclaration d'amour à la classique pavés à la télévision slovène : « J’ai été près de gagner plusieurs fois à Milan-San Remo, mais si je veux m’imposer là-bas, il me faudra aussi un peu de chance. J’ai disputé Paris-Roubaix pour la première fois et j’ai terminé deuxième. J’ai vu que j’en avais le potentiel et que je pouvais gagner, mais ce sera très difficile. Le désir est immense, et c’est lui qui va me pousser encore pendant quelques années. Paris-Roubaix est la plus belle course que j’aie jamais disputée, même sans les cols. Jusqu’au virage où je suis tombé, mes watts moyens étaient les plus élevés de toute la saison ». Seulement, dans le même temps, selon les informations de Het Laatste Nieuws, Mauro Gianetti, le manager général d'UAE Team Emirates, a laissé entendre que Paris-Roubaix ne serait sans doute pas au programme de Pogacar en 2026, afin que ce dernier garde un maximum de force en vue d'un doublé Giro-Tour. Entre les deux parties, les positions apparaissent aujourd'hui distantes, et une discussion devra nécessairement être menée d'ici le mois de décembre afin de trouver un point d'équilibre.