Plusieurs fois sur le podium du Tour de France, Romain Bardet mettra un terme à sa carrière professionnelle en juin prochain, au sortir du Dauphiné Libéré. Interrogé par Eurosport.fr, il a évoqué l’avènement d’un coureur inédit comme Pogacar et l’accélération de la vitesse dans les cols, livrant un avis éclairé sur l’évolution du niveau ces dernières années.
Actuellement en vacances, Romain Bardet s’apprête à lancer sa préparation pour sa dernière année professionnelle, le grimpeur auvergnat ayant annoncé qu’il mettrait un terme à sa carrière en juin prochain, au sortir du Dauphiné Libéré. A l’occasion d’un entretien accordé à Eurosport.fr, le Français a été interrogé sur l’émergence d’un coureur hors-norme comme Pogacar, comme sur l’accélération de la vitesse dans les ascensions.
Cyclisme : « Pogacar, il y a des courses, je savais d’avance qu’il allait gagner » https://t.co/JcZEnf2wtB pic.twitter.com/hiasI8cFVa
— le10sport (@le10sport) November 14, 2024
« En 2020, pour la première fois, je me suis senti dépassé en montagne »
Pour Bardet, le changement est très net ces dernières années, et la vitesse des attaques en col bien plus impressionnante encore que celle de Christopher Froome à sa grande époque. Une comparaison qui en dit long sur le niveau actuel des meilleurs, qu’il s’agisse de Tadej Pogacar ou Jonas Vingegaard. Bardet a ainsi expliqué : « C’est à partir de 2020 que les allures sont devenues folles ? Bien sûr, c'est bien documenté. C'est difficile de trouver le ton juste pour en parler entre la vieille gloire qui se cherche des excuses pour ne plus occuper le devant de la scène et être conscient d'un phénomène d'accélération globale du cyclisme. En 2020, il y a l'étape qui arrive à Laruns et qui passe par le Col de Marie-Blanque. C'est le premier jour où je me suis senti dépassé en montagne. Je ne dis pas que je n'ai jamais été lâché avant, ça m'est souvent arrivé, mais là j'avais une bonne journée et j'ai vraiment senti qu'il y avait une vraie différence par rapport aux tous meilleurs. J'ai le flash de quand ils ont démarré, ça allait vraiment vite. J'ai connu les accélérations de Froome mais c'était quand même moins impressionnant ».
« La saison 2024 de Pogacar ? Je ne sais pas quoi répondre »
Dans la foulée, Romain Bardet s’est exprimé sur la saison 2024 de Pogacar, à un niveau totalement inédit dans l’histoire du cyclisme, et sur lequel le champion tricolore porte un regard fataliste : « La saison 2024 de Pogacar ? Je ne sais pas quoi répondre. J'en fais abstraction. Honnêtement, ce n'est pas la même catégorie de poids. Je suis étonné mais, à la fois, il a mis bout à bout l'immense potentiel qu'on voyait en lui. Apparemment, il ne savait pas s'entraîner. Maintenant, il sait. Il met bout à bout un potentiel qu'on a vu ces dernières années sur ses deux premiers Tour de France, qu'il gagne sur la classe. Il est tellement supérieur…. C'est difficile à expliquer. Je ne passe pas beaucoup de temps à chercher des explications. Même en étant contemporain et dans le milieu, on a le sentiment de ne pas vraiment être un de ses adversaires ».