La reconversion du président sortant fait beaucoup parler dans les dîners mondains. Une folle rumeur dit qu'il pourrait prendre la tête du PSG. Une éventualité que l'interessé n'a toujours pas démentie.
Nicolas Sarkozy, président… C’est encore possible. En politique, pas avant cinq ans, mais dans le football pourquoi pas dès maintenant ! C’est en tout cas une hypothèse loin d’être folle. D’abord parce que l’organigramme du Paris Saint-Germain risque fortement d’être modifié à l’inter saison. Mais surtout parce que Nicolas Sarkozy est très proche du propriétaire du club de la capitale, le prince héritier du Qatar Tamim ben Hamam al-Thani.
Un intime du Cheikh Tamim La dernière fois que les deux hommes se sont vus, c’était le 23 novembre dernier, lors de la visite du propriétaire de Qatar Sports Investments. Le prince héritier avait alors rencontré en privé Nicolas Sarkozy à l’Élysée, en présence du président de l’UEFA, Michel Platini. Mais c’était loin d’être la première entrevue entre les deux hommes. En 2010, l’ancien président avait décerné la légion d’honneur au Prince après l’avoir déjà rencontré à plusieurs reprises. Et c’est à cette occasion que Sarkozy lui aurait soufflé l’idée de rachat du club de la capitale, pour ensuite prendre une part importante dans ce dossier. Son conseiller en communication, Franck Louvrier, l’assurait au lendemain du rachat : « Il s'est intéressé de près au dossier. D'abord parce que c'est un État étranger qui investit en France. Et puis parce que c'est un supporter ».
Berlusconi sans argent ? Plus qu’un supporter, Nicolas Sarkozy est un vrai passionné du PSG. À tel point que l’ancien maire de Neuilly aurait déjà annoncé dans le passé son rêve d’occuper la tête du club. « C’est un rêve qu’il nourrit depuis longtemps, il en a déjà parlé au moins à deux reprises, explique Bruno Jeudy, co-auteur de « Sarkozy côté vestiaires ». C’est quelque chose qui l’intéresse. C’est entre un vieux rêve et un challenge qu’il se donne ». « C’est un vrai amoureux du PSG, confirme Karim Nedjari, l’autre co-auteur. La première télévision qu’il fait c’est « La Marche du Siècle », en 1994. À l’époque, il demande à être filmé dans la loge du PSG alors qu’il explique le rôle de Paul Le Guen sur le terrain à son fils Jean. Aujourd’hui, il est rare qu’une décision soit prise sans qu’il ne soit au courant. Il a une connaissance encyclopédique de tous les joueurs. Il est vraiment amoureux du club. C’est comme Silvio Berlusconi avec le Milan AC sauf qu’il n’est pas propriétaire ». C’est là que le dossier pourrait définitivement être rangé au placard. Nicolas Sarkozy président du PSG n’aurait qu’un rôle d’ambassadeur et certainement pas les pleins pouvoirs au sein du club. Pas vraiment compatible avec l’état d’esprit de l’ancien hyper président du pays. Une idée partagée par Daniel Bravo, qui connaît le caractère de l’ancien maire de Neuilly : « Ne serait-il pas un président un peu trop interventionniste dans le sportif ? C’est la question qu’on peut se poser. Entre sa passion et sa personnalité, il pourrait souhaiter jouer plusieurs rôles et là ça ne marcherait pas ».
Un agenda compatible Autre point noir soulevé par l’écologiste Daniel Cohn Bendit, l’aspect pécuniaire de la charge. « Le PSG ? Il y a déjà les Qataris, il n'y a pas assez de fric à prendre, il veut de l'argent », assure le député européen. Car c’est une certitude, en cas d’arrivée à la présidence du PSG, Nicolas Sarkozy ne pourra se consacrer exclusivement au club. D’abord, son statut d’ancien président de la République va lui permettre de siéger au Conseil Constitutionnel… Même si la fonction est compatible avec celle de président de club. Ensuite, et surtout, il a déjà évoqué son souhait d’exercer à nouveau son métier d’avocat et certains bruits l’envoient également dans les affaires. Mais Manuel Aeschlimann, député UMP des Hauts-de-Seine, assure qu’il pourrait facilement libérer un créneau pour le PSG : « Je le connais, il reviendra en politique. Dans l’immédiat, son emploi du temps est ouvert. Il n’y a pas d’incompatibilité avec sa volonté de redevenir avocat. Son métier est à géométrie variable. Il est son propre patron et gère son emploi du temps comme il le veut ». Beaucoup de paramètres qui font que Nicolas Sarkozy a une petite chance d’entrer dans le nouvel organigramme du PSG dès cet été. Reste à savoir si la passion d’un club et la nostalgie d’un statut présidentiel prendra le poids sur tout le reste…
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