Après avoir annoncé officiellement le début de sa collaboration avec Roger Rasheed, Jo-Wilfried Tsonga en a dit un peu plus sur les raisons de ce choix, ses objectifs et ses attentes. Le coach s’est également livré.
Après être resté 18 mois à vivre sa vie de solitaire sur le circuit ATP, Jo-Wilfried Tsonga s’est décidé à recruter un entraîneur à temps complet. Il s’agit de Roger Rasheed, coach australien qui a notamment travaillé avec Lleyton Hewitt et plus récemment avec Gaël Monfils. Ce samedi, le Manceau a tenu une conférence de presse dans son fief du Park Hyatt, qui jouxte la Place Vendôme, à Paris. Au fil de ses propos, Tsonga éclaircit quelques zones d’ombre sur cette fraîche collaboration avant que son nouveau mentor ne prenne place et se livre également. Morceaux choisis :
Quand l’idée de bosser avec Rasheed a-t-elle germé ? L’idée est venue cet été mais Rasheed avait des obligations et les choses ont dû se mettre en place progressivement. Le technicien australien avait dit oui tout de suite car il aime « travailler avec les Français. Leur hospitalité me plaît beaucoup, assure-t-il avec un franc sourire. J’ai du respect pour ce qu’il a traversé dans sa carrière. Jo a un vrai caractère. Pour moi, c’est très important ».
Pourquoi avoir choisi Roger Rasheed ? La personnalité de Rasheed et surtout son palmarès ont convaincu le Manceau. « J’aime son état d’esprit australien, glisse-t-il. Toujours positif. Il a une grande expérience du circuit, il a déjà travaillé avec de très grands joueurs. Il a fait du très bon boulot avec Gaël. Il va m’apporter au niveau de la motivation, c’est un bon moteur. Techniquement, il connaît bien le jeu. Sa vision sera différente ».
Rasheed a-t-il déjà ciblé les secteurs à travailler ? Tsonga l’affirme : « Tous les aspects de mon jeu seront à travailler, je suis perfectible sur tous les aspects du jeu. Mais la rigueur au niveau du placement primera sur le reste ». Rasheed confirme : « Tous ses secteurs sont à travailler et ce n’est pas un manque de respect de le dire. Tout le monde doit progresser, même les meilleurs. Tu peux avoir conscience de tes forces mais cela ne fait pas tout ».
Quelle influence a eue Monfils dans sa réfléxion ? Tsonga est clair : ce qui s'est dit entre eux deux restera un secret bien gardé. Mais son grand pote l'a bien aiguillé dans sa démarche. « Le fait qu’ils aient collaboré ensemble ne m’a pas influencé du tout. Mais il faut avouer que j’avais déjà un bon feeling avec lui. Le fait de savoir qu’il ait fait du bon boulot avec lui et avec plein d’autres avant a pesé dans la balance, c’est sûr. Bien plus que si c’était quelqu’un qui n’avait rien fait avant (rires) ».
Quels sont ses objectifs concrets ? Tsonga n’évite pas le sujet. « Mon objectif précis est un Grand Chelem. C’est le Graal pour un joueur de tennis. Si je suis 1er, 2e ou 3e sans cela, ça ne m’intéresse pas vraiment. Il faut toucher à la plus grosse émotion. Le classement est secondaire ». La question est de savoir si Rasheed pense que ses ambitions ne sont pas trop démesurées. « Oui, je pense qu’il peut le faire. C’est une question d’état d’esprit, de mental. Et je sais que Jo a tout ça. C’est une personne de caractère, il l’a prouvé dans sa carrière ».
Quelle stratégie de Rasheed pour le faire progresser ? Tsonga ne se met pas encore la pression. « Il faut discuter, réfléchir pour préparer la saison prochaine dès janvier avec ma structure ». A ce titre, leur structure se composera de Michel Franco (kiné), Roger Rasheed, Guillaume Grivelle-Dacheux (préparateur physique). Pas de grand bouleversement, donc. Rasheed, lui, a un mot d’ordre : « Le plus important, c’est le travail et être bien physiquement, c’est la base de tout. Ensuite, il faut avoir du mental et croire en ses capacités. Gagner un Grand Chelem passe surtout par là. Il faut que la mayonnaise prenne, aussi. Ce n’est pas parce que lui est bon et moi aussi que c’est voué au succès. Il faut qu’on chante la même chanson ».
Quand débutera leur collaboration ? Présent à Paris depuis quelques jours avec Rasheed, Tsonga a en réalité déjà commencé à travailler avec Rasheed, notamment sur le site de Roland-Garros. « Le travail a déjà débuté, il y a un travail en amont, avec un projet solide en place. D’ailleurs, il sera à mes côtés à Bercy, plus en tant que coach qu’observateur ». Pour rappel, le Masters 1000 débute lundi. Tsonga a hérité d’un « bye » et sera opposé ensuite au vainqueur de Troicki-Benneteau.
N’a-t-il pas peur de casser physiquement ? Rasheed est réputé pour être un bourreau de travail au point de vue physique. Alimentation, plage de repos, footings matinaux, musculation. Le culte du corps est la base pour le technicien australien. A ses débuts, Monfils en avait souffert. Inquiétant ? « Non, ça ne me fait pas peur, explique Tsonga. Je reste quand même le maître des lieux, je connais mon corps et mes limites. Je reste lucide quant à ma condition physique ».