Tennis : Les terribles révélations d’Alexander Zverev sur sa maladie
Hugo Chirossel

Alors qu’il est actuellement en rééducation après sa grave blessure face à Rafael Nadal à Roland-Garros, Alexander Zverev s’est confié sur son diabète, dont il souffre depuis l’enfance. L’Allemand a révélé qu’il avait honte d’admettre sa maladie, la faute à des traumatismes datant de ses jeunes années. Une situation qu’il gère beaucoup mieux aujourd’hui.

La jeune génération prend la relève. Pour la première fois depuis 2003, Novak Djokovic, Rafael Nadal et Roger Federer sont sortis du top 3 mondial cette saison. La faute aux performances de Daniil Medvedev, premier au classement, et Alexander Zverev son dauphin. Ce dernier aurait même pu espérer mieux, s’il ne s’était pas blessé face à Rafael Nadal à Roland-Garros. Actuellement en rééducation, l’Allemand s’est exprimé récemment sur sa maladie. En effet, il a été diagnostiqué diabétique alors qu’il n'avait que trois ans et demi. Et il a longtemps eu honte de l’admettre, comme il l'a reconnu lui-même. 

« On s'est souvent moqué de moi »

« J'avais honte. À l'école déjà, j'étais mal à l'aise avec ça », a-t-il confié à L’Équipe. « On s'est souvent moqué de moi. Je me souviens d'une fois, je devais être en CM2, quelqu'un avait volé tout mon matériel, mon lecteur (de glycémie), mon insuline... J'ai fini par le retrouver dehors, par terre, totalement cassé. Je ne me suis jamais vraiment débarrassé de ce traumatisme d'enfance, c'était toujours dans un coin de ma tête. J'ai eu beaucoup de mauvaises expériences quand j'étais petit. Parfois, j'étais invité aux anniversaires de copains d'école et leurs parents ne me laissaient pas manger de gâteau. Ils me disaient : "Tu as la maladie du sucre, tu n'as pas le droit d'en manger." J'étais exclu. Aujourd'hui, je veux aider en racontant mon histoire. »

« Je me cachais pour m'injecter de l'insuline »

Alexander Zverev a d’ailleurs annoncé vendredi dernier le lancement de sa fondation « Alexander Zverev Foundation », afin de venir en aide aux personnes atteintes de diabète. L’Allemand a longtemps nié être diabétique, répondant « qui vous a dit ça ? Non, ce n’est pas vrai » lorsqu’on l’interrogeait à ce sujet : « au début, même sur le circuit, je me cachais pour m'injecter de l'insuline, je faisais ça aux toilettes. Quand j'ai commencé à rencontrer des filles, impossible de leur en parler ! J'étais beaucoup trop gêné pour aborder le sujet. Même avec mes premières copines, je me cachais. Mais plus j'ai accumulé des succès et plus je me suis prouvé que tout le monde avait eu tort de m'empêcher de rêver, plus j'ai commencé à me sentir à l'aise. Aujourd'hui, j'ai le sentiment que c'est mon rôle d'en parler. Parce que je peux montrer que ce qu'ils disent est faux. »

« À chaque fois qu'un médecin me disait ça, je quittais la pièce »

Alexander Zverev a également révélé que « tous les médecins qu’on allait voir avec mes parents nous répétaient : “il n’y a absolument aucune chance que vous puissiez faire du sport de haut niveau avec ce type de maladie" (...) À chaque fois qu'un médecin me disait ça, je quittais la pièce. À un moment, je n'allais même plus les voir ! Au fond de moi, je savais qu'ils avaient tort. Ça m'énervait tellement... C'était facile pour eux de me dire ça. J'avais 8, 9, 10 ans, j'étais suffisamment grand pour comprendre. Et suffisamment grand pour avoir des rêves. Je rêvais déjà d'être numéro 1 mondial et de gagner des Grands Chelems. Voir ces médecins, assis derrière leur bureau, me balancer que ces rêves m'étaient inaccessibles, c'était douloureux. Ils se fichaient bien des sentiments de ce gamin rêveur. » L'Allemand veut désormais prouver qu'en étant suffisamment mature et structuré pour gérer la maladie, n'importe quel diabétique peut devenir un sportif de haut niveau.

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