L'Equipe de France affronte l'Angleterre à Twickenham (samedi 18h). Face à des Anglais archi-favoris, les Bleus peuvent-ils créer l'exploit et s'ouvrir les portes du Grand Chelem ?
C'est la question que nous avons posons à plusieurs spécialistes à l'approche du crunch. Voici les avis de quelques uns d'entre eux.
Yann Delaigue (ouvreur, 20 sélections) : « Sur le papier, on en prend 30 ! Vu les dernières prestations, il y a une grosse différence entre les deux équipes. Ils ont un jeu très efficace qui va deux fois plus vite que le notre. Et quand je vois notre défense… Après, l’équipe de France déjoue souvent les pronostics quand elle est dos au mur. Donc on peut gagner là-bas et faire un grand match. Les Anglais font peur, mais j’espère que cette peur nous fera avancer, même si nous sommes en déficit de confiance par rapport à eux. Pour gagner, il faudra les faire reculer pour les faire douter. Il faudra également être capable de conserver le ballon sur plusieurs temps de jeu. Après, j’entends qu’on veut contrer les Anglais en alourdissant notre pack, ça veut dire aussi qu’on le rend moins dynamique. Et face aux Anglais qui jouent à 2000 à l’heure et beaucoup au large, je ne suis pas persuadé qu’il faille mettre des joueurs lourds. Il y a deux ans on avait pris cette option et on était passé au travers… Mais cette année, j’ai envie de croire à une courte victoire des Bleus. »
Jacques Delmas (entraîneur, double champion de France avec Biarritz) : « Ça va être compliqué. Et à Twickenham, les Anglais seront logiquement favoris. Aujourd’hui, le XV de la Rose a une longueur d’avance sur le XV de France. Ils ont cette capacité à tenir le ballon, d’imposer des temps de jeu longs à leurs adversaires. Pour les battre, il faudra mettre à mal leur rideau défensif. Ça passe par de la vitesse et de l’alternance dans notre jeu. J’entends que Marc Lièvremont veut mettre plus de puissance. Ça dépend pour quoi faire. Si c’est pour mobiliser des défenseurs et continuer à jouer debout, je dis oui ! Mais si c’est pour s’obstiner à passer par le sol en multipliant les temps de jeu, on risque de s’épuiser et ça pourra être très compliqué. Sans oublier qu’ils ont un 3e rideau très performant avec trois joueurs qui peuvent mettre le danger à tout moment. La clé sera notre capacité à rentrer dans leur défense et à libérer rapidement nos ballons pour casser leur ligne. Car en conquête, je ne me fais aucun souci. »
Le match des sélectionneurs
Marc Lièvremont (sélectionneur du XV de France) : « On n’aime pas les Anglais. Je préfère le dire plutôt que d’être hypocrite. Les Anglais sont en confiance. Je les trouve très en forme, avec du punch, de la pénétration. Ils sont les seuls en Europe à mettre autant de rythme. Après, devant, on ne craint pas grand monde. Et en défense, malgré les essais encaissés, nous sommes bien en place. Ce sont nos entames de match qui sont à revoir. Ce match est très important. Une victoire permettrait de faire un bond en avant et de solder les comptes des six derniers mois. Ça nous donnerait aussi peut-être un avantage psychologique en vue du Mondial. »
Martin Johnson (sélectionneur de l'Angleterre) : « C'est un grand match, un match chargé d'histoire. C'est ce que j'ai dis aux mecs. Il y aura pas mal de pression. Je m'attends à un match serré. On est tous conscient de ce que ce match représente. Maintenant, on respecte beaucoup cette équipe de France, mais on n'a pas peur. On sait de quoi est capable cette équipe. On l'a vu à Dublin. Ils sont très dangereux, avec beaucoup de puissance devant. On a peut-être moins d'ascendant psychologique qu'auparavant.»
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