Le sélectionneur du XV de France n’a pas pour habitude de modifier en profondeur son 15 de départ. La stabilité est de mise. Mais le vivier français est si dense que la concurrence peut lui apporter des solutions nouvelles. Ramos ou Jaminet ? Ntamack ou Jalibert ? Pour chaque option, un style différent.
L’objectif est clair : Le XV de France va faire évoluer son jeu d’ici à la Coupe du monde. D’une stratégie de dépossession, avec beaucoup de jeu au pied et une grosse pression défensive, qui a fait la recette des treize succès consécutifs, les Bleus veulent désormais basculer vers une meilleure maîtrise offensive. En clair, l’équipe de France n’a jusque-là rien dévoilé de son jeu d’attaque collectif. Les qualités individuelles de Dupont, Penaud ou Ntamack ont servi les Bleus jusqu’alors. Place maintenant à l’organisation collective offensive. Preuve donc que le XV de France peut choisir sa tactique en fonction de son adversaire. Avec plus ou moins de jeu au pied par exemple. Et si la tactique évolue, les choix humains évoluent forcément.
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— le10sport (@le10sport) February 1, 2023
Ramos ou Jaminet ?
Au moment de faire son choix entre les deux arrières du Stade Toulousain, Fabien Galthié et son staff ne cherche pas à trancher sur « qui est le meilleur des deux ? », mais plutôt sur « qui correspond le mieux au projet de jeu ? ». Et la réponse n’est pas si simple puisque les Bleus veulent justement modifier leur stratégie. « Melvyn Jaminet, c’est le jeu au pied le plus long et le plus haut du circuit international », expliquait Fabien Galthié fin janvier dans le Midi Olympique. « Thomas Ramos, lui, a d’autres qualités, notamment dans l’animation du jeu où il est complice avec Romain Ntamack et Mathieu Jalibert. Il est un peu comme un deuxième 10, dans la conduite du jeu ». En substance, on pourrait comprendre que dans le choix d’une option pragmatique, ou face à une défense agressive, tel que l’Afrique du Sud ou l’Irlande, le jeu au pied de Jaminet sera peut-être une solution. Et que s’il est possible d’ouvrir les options offensives, Thomas Ramos sera l’élément idoine.
D’autres choix possibles
Idem pour le choix de l’ouvreur. Romain Ntamack a déjà une longueur d’avance car il est jugé plus complet, plus froid, et respecte parfaitement le plan de jeu. Matthieu Jalibert, lui, peut dynamiter la rencontre par ses prises d’initiatives et son talent offensif. Dans le même style, le staff des Bleus peut aussi faire évoluer son pack en fonction de l’adversaire. Jusqu’à présent, le numéro 4 a toujours été attribué à un deuxième-ligne plutôt sauteur ou coureur. Un troisième latte repositionné tel que Cameron Woki ou Thibaud Flament. Mais en cas de pack épais en face, des joueurs plus lourds comme Taofifenua, Chalureau ou Jolmes sont susceptibles d’avoir du temps de jeu. Enfin, face à des équipes anglo-saxonnes comme l’Irlande ou l’Angleterre qui vont user du jeu au pied dans les couloirs, la présence d’ailiers à l’aise sur les ballons haut est primordiale. A ce titre, la taille d’un Ethan Dumortier (1,92m) sera peut-être jugée plus pertinente que le choix de Gabin Villière (1,80m).