Affaire Auradou-Jégou - XV de France : Un problème est révélé, c'est bientôt terminé ?
Jean de Teyssière

La soirée du 6 juillet a été mouvementée dans le monde du rugby français. Deux joueurs du XV de France, sélectionnés pour la tournée en Argentine, sont accusés de viol avec violences par une femme de 39 ans. Incarcéré dans une prison de Mendoza, ils sont ensuite enfermés en résidence surveillée et depuis quelques jours. Les dépositions d’Oscar Jégou, Hugo Auradou et la victime présumée font l’objet d’une enquête, qui se complique par deux versions totalement opposées, ce qui pourrait conduire à l’abandon des poursuites.

Depuis le 8 juillet dernier, Hugo Auradou et Oscar Jégou sont en Argentine et surveillés de près. Les deux joueurs du XV de France sont accusés d’avoir violé une femme de 39 ans dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier. Arrêtés le 8 juillet, l’enquête se poursuit et pourrait bientôt déboucher sur une décision.

Le discours de la victime présumée dévoilé

Dans Le Parisien, le contenu des auditions est révélé. Celui de la femme de 39 ans explique qu’elle s’est rendue dans cette boîte de nuit « sur un coup de tête » avec deux amis. Vers 5h du matin, elle rencontre Hugo Auradou et s’embrassent rapidement. Selon elle, il l’aurait incité à boire dans son verre et l’aurait poussé de force à se diriger vers les toilettes. Ce qu’elle aurait refusé. Ils finissent par rentrer ensemble à l’hôtel du XV de France et la victime présumée se sent étourdie et pense que quelque chose aurait été mis dans son verre. Une fois devant la porte, elle raconte que « Auradou m’attrape par le cou et les cheveux et me jette sur le lit. » S’en suivrait six viols et de nombreuses violences comme des gifles, des coups ou des étranglements. Elle a alors l’impression « de se faire tuer. » Lors qu’Oscar Jégou arrive dans la chambre, elle explique que « le blond (Jegou), en me voyant nue, commence à se déshabiller. Et Hugo m’attrape par les cheveux pour que je fasse une fellation au blond pendant qu’il me met des gifles. » D’autres détails glaçants sont révélés par la plaignante qui aurait compris qu’elle aurait été violée après en avoir parlé à une amie le lendemain. C’est à ce moment-là qu’elle décide de porter plainte. Les deux joueurs seront arrêtés le lendemain, le 8 juillet.

Le discours d’Auradou et Jegou contradictoire

L’enquête devra déterminer ce qu’il s’est vraiment passé cette nuit-là. Le discours d’Hugo Auradou n’a pas grand-chose à voir avec celui de la victime présumée. Le joueur de la Section paloise raconte avoir effectivement rencontré la femme de 39 ans en boîte vers 5h du matin mais ne « souvient pas bien » de la mention du verre et de l’avoir forcé à aller aux toilettes, à cause d’un anglais compliqué. En entrant dans la chambre une fois arrivés à l’hôtel, il explique que « On entre tranquillement dans la chambre. On s’embrasse, chacun se déshabille, elle commence à me faire une fellation. » Le Français nie toutes violences et explique ne l’avoir pas forcé à rester : « Je sentais qu’elle avait beaucoup d’expérience et qu’elle prenait l’initiative. » Il admet tout de même avoir filmé, avec son consentement, une fellation et l’avoir envoyé à un groupe de neuf personnes sur WhatsApp. Puis, Oscar Jégou rentre dans la chambre, aperçoit la jeune femme nue dans le lit de son coéquipier. Gêné, il explique aller se coucher. Mais à ce moment-là, « au bout de cinq minutes, la fille est venue dans mon lit, m’a enlevé mon caleçon et m’a fait une fellation. J’étais très surpris mais je n’ai pas refusé, le plaisir a été partagé. Ensuite, on a eu une relation sexuelle qui a duré cinq ou six minutes. » Face à ces deux versions différentes, l’avocat des joueurs, Antoine Vey espère un abandon des charges dans les prochains jours. L’avocate de la victime présumée, Natacha Romano rappelle que l’enquête n’est pas terminée. Le verdict est attendu dans les prochains jours.

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