XV de France : Prêt pour le kicking game ?
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Pour battre l’Angleterre à Twickenham ce samedi, les Bleus devront gagner la bataille du « kicking game ». Autrement dit maîtriser l’occupation et le jeu au pied. Un jeu dont les Anglais sont les spécialistes.   

Ne soyez pas surpris, il va pleuvoir sur Londres samedi. De la pluie, oui, peut-être. Des ballons aussi. C’est une tradition anglaise. Quelle que soit la météo, il pleut des ballons. C’est tout l’art du kicking game dont se nourrisse les Anglo-saxons pour occuper le camp adverse avec de grands coups de tatanes millimétrés qui mettent régulièrement les Français sur le « reculoir ». Car les Bleus, eux, sont justement en difficulté sur ces phases de jeu. Samedi à Twickenham, le jeu au pied sera une des clefs du match. 

Améliorer les coups de pied de dégagement 

Il n’y a pas de recette précise pour battre les Anglais chez eux. D’ailleurs, s’il y en avait une, les Bleus ne la connaissent pas bien, car il faut remonter à 2007 pour se souvenir de la dernière victoire française à Twickenham (21-15). C’était un match de préparation à la Coupe du monde. Pour un match de Tournoi, il faut remonter à 2005. Mais ce dont on est sûr, c’est que les Bleus ne gagneront pas s’ils sont défaillants dans le jeu au pied. Et jusqu’à présent, contre l’Irlande ou l’Ecosse, les Bleus n’ont pas maîtrisé l’occupation. La faute à des sorties de camp trop imprécises ou trop courtes. La conséquence aussi de la pression exercée par les adversaires sur Antoine Dupont, préposé au jeu au pied de dégagement, et dont l’efficacité a été moins importante depuis le début du Tournoi.  

Les Bleus prêts pour les chandelles 

L’importance du jeu au pied se caractérise dans l’occupation, avec pourquoi pas des 50-22 qui permettent d’investir les 22 mètres adverses avec une possession à la clef, mais aussi dans la faculté de gagner la bataille sous les ballons hauts. Car le kicking game anglais se résume parfois à d’immense « up and under » (chandelle) sous lesquelles les Bleus devront sortir vainqueurs. A ce jeu-là, les Bleus s’y étaient déjà préparés avant leur déplacement en Irlande. « On a vraiment des atouts, avait confié Thomas Ramos avant le voyage à Dublin. Ethan est quelqu’un d’aérien, Romain est grand et gagne 90 % ses duels aériens, et Damian est toujours dangereux et fort en l’air. Je suis convaincu que, de ce côté-là, on a de quoi les embêter ». En pleine reconstruction de leur jeu, il n’est pas impossible que les Anglais reviennent sur des stratégies classiques, avec beaucoup de jeu au pied. Les Bleus sont prêts pour la bataille aérienne.

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