Top 14 : Romain Ntamack, de l’enfer au paradis !
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Au bout d’une finale tendue et accrochée, Le Stade Toulousain s’est imposé face à La Rochelle dans l’ultime minute du match grâce à une dernière action collective conclue par un exploit personnel de Romain Ntamack. En quelques minutes, l’ouvreur toulousain est passé de l’enfer au paradis.

C’était la finale attendue entre les deux meilleures équipes françaises. Et elle a tenu toutes ses promesses. Le score a été serré tout le match. Les collisions ont été féroce. La Rochelle a dominé, et Toulouse a magnifiquement défendu et contré. Ce fut le bilan d’une première mi-temps équilibré où La Rochelle – par Kerr-Barlow - a répondu au premier essai en contre des Toulousains (par Chocobares). La suite du match, c’est une domination rochelaise avec un nouvel essai d’Antonio et une supériorité dans la possession et sur les phases de conquête, notamment en mêlée. En face, Toulouse subi la pression physique et fait beaucoup trop de fautes techniques pour espérer renverser la tendance. Mais le Stade Toulousain reste collé au score grâce aux pénalités de Thomas Ramos. Au point qu’à quelques minutes de la fin de la rencontre, malgré la maîtrise des Rochelais, Toulouse n’est qu’à 4 points des Maritimes (26-22). Et Romain Ntamack, pour l’instant, n’est pas dans un grand jour. 

La fulgurance de Romain Ntamack

A la 77e minute du match, peut-être que quelques confrères de la presse écrite avaient anticipé leur titre en annonçant le premier Brennus de l’histoire du Stade Rochelais. Notant même avec sévérité la prestation de Romain Ntamack. L’ouvreur toulousain, sobre jusque-là vient d’enchaîner les bévues : coup de pied pour une penal-touche loupé, en-avant grossier, et mauvais choix de relance. Le demi-d’ouverture du XV de France est dans le dur. Et il le sait. Ugo Mola pense même à le sortir. Mais à la 77e, alors que le Stade Toulousain a enfin la possession et tente de remonter le ballon depuis son en-but, c’est lui qui trouve la brèche dans la défense rochelaise pour aller marquer un essai de 60m synonyme de 22e Bouclier. Un exploit fulgurant qui crucifie les Rochelais. « J’aurais pu être l’homme de la défaite, reconnaît Romain Ntamack à l’issue du match au micro de Canal+. C’est le sport. On vit des émotions de dingue. La Rochelle, c’est la meilleure défense d’Europe. Et finalement ils se manquent sur une seule action ». 

Ntamack le héros

Romain Ntamack devient donc le héros de cette finale du Top 14. « Je suis content pour Romain, affirme avec émotion Thomas Ramos. C’est sa première finale. T’as l’impression qu’il loupe tout. Et tu vois la réaction du mec… ». « C’était tendu. Heureusement que Romain nous sauve à la fin », ajoute Antoine Dupont, plutôt discret durant la partie. Les Toulousains savent qu’ils reviennent de loin et que les Rochelais étaient méritants. Les Maritimes étaient vraiment tout proche d’un premier Bouclier de Brennus et d’un doublé historique. « On réalise un petit braquage, avoue Ugo Mola. On avait un bon karma ».  Et lorsqu’il faut évoquer la dernière action de Romain Ntamack, le manager toulousain conclu par une phrase qui sonne comme un présage : « Lui il va peut-être nous faire être champion du monde ». 

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