Rugby - Top 14 : Le Stade Toulousain et la peur de tout gâcher…
La rédaction

A l’heure du dénouement d’une incroyable saison, le Stade Toulousain affiche une forme éblouissante et des statistiques impressionnantes. Mais l’équipe est consciente qu’elle peut tout perdre.

Éviter la désillusion, c’est le souhait du Stade Toulousain et de Didier Lacroix. Le Président toulousain garde le souvenir amer du barrage perdu à domicile face à Castres l’an passé. Les Toulousains étaient favoris. Mais l’épopée tant attendue par les supporters s’est écroulée en un seul match. Ainsi est fait le Top 14. La leçon est comprise. Un an plus tard, dans le couloir menant directement au stade des demi-finales, le Stade Toulousain présente un bilan bourré de records et le profil type de l’équipe promise au succès. « On a peut-être battu des records mais rien n’est fait », tempère le troisième ligne François Cros au moment d’énumérer les prouesses de son équipe cette saison (voir ci-après). « C’est une saison incroyable sur le plan des chiffres, souligne le coach Ugo Mola. Il faut se pincer pour y croire. 98 points dans ce championnat c’est colossal. Mais en même temps, rien ne sera validé si ce groupe n’est pas capable de faire quelque chose de grand ».

« Nous n’avons rien gagné »

Les joueurs toulousains ont en effet déjà écrit un joli bout d’histoire. Assez pour les comparer avec leurs prédécesseurs des années 1990 ou 2000, vainqueur de nombreux trophées. « Le Stade Toulousain des belles années a tout gagné, nous, nous n’avons rien gagné, rappelle Ugo Mola. Les garçons sont allés loin, mais pas encore assez loin ». C’est le principe du Top 14. A l’heure du dénouement, le Bouclier de Brennus ne tend les bras à personne. Les Toulousains veulent éviter le gâchis. Déjà plus d’un mois qu’ils sont assurés d’être en demi-finale et qu’ils jouent des matchs sans réel enjeu. Le niveau s’en ressent. L’intensité diminue. L'entraîneur principal, Ugo Mola, relativise et trouve des circonstances atténuantes sur les dernières sorties : « Je ne peux pas le leur reprocher, c'est humain. Nous avons montré par moments des choses qui ne me plaisent pas forcément. Donc nous travaillons sur ça pour bien préparer cette demi-finale ».

« Le beau jeu c’est bien, mais parfois… »

C’est à Carthagène, près d’Alicante (sud de l’Espagne), que le Stade a choisi d’effectuer sa préparation pour le sprint final. Loin des médias et de l’engouement populaire grandissant dans la ville rose. « Nous nous sommes coupés de la ferveur populaire, explique de troisième ligne Selevasio Tolofua. Nous avions besoin aussi de nous concentrer sur nos adversaires futurs, de travailler dans des conditions avec des chaleurs importantes. J'espère que cela aura permis de peaufiner notre préparation, d’être encore plus perfectionnistes que les autres semaines ». Le compte à rebours est enclenché et le plus dur reste à venir pour le Stade Toulousain. Fini le spectacle, l’essentiel passe désormais par le résultat. Maxime Médard confirme : « Le beau jeu c'est bien, mais parfois il faut réduire la voilure. C'est nul si on ne gagne rien ». La saison des Rouge-et-Noir ne sera exceptionnelle que si elle est validée par un titre.

Une année de records

Record d’invincibilité : 14 matchs consécutifs sans défaites
Record du nombre de victoires à l’extérieur : 9 victoires
Record de la plus grosse remontée en un match : 29 points à Bordeaux face à l’UBB
Record du nombre de points au classement : 98 pts
Record du nombre d’essais : 103 essais
Record du plus gros écart avec le deuxième : 15 pts
Record de la phase retour la plus prolifique : 53 pts

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