François Cros (Stade Toulousain) : «On s'est dit les choses cette semaine»
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Avant la réception de Clermont à l’occasion de la 8e journée de Top 14 (samedi - 21h05), François Cros, le troisième-ligne du Stade Toulousain et du XV de France, confie être presque au mieux de sa forme. Au bon moment pour une équipe toulousaine qui n’a pas encore trouvé son rythme de croisière depuis le retour de ses internationaux.

François, comment te sens-tu physiquement et mentalement ? On a la sensation que les internationaux français n’ont pas encore retrouver leur niveau de forme optimal…
Il faut tout simplement qu’on reprenne le rythme. C’est vrai que ça va mieux ces dernières semaines. Le retour a été forcément très particulier, à cause de la déception, mais aussi avec les trois semaines d’arrêt. Donc voilà, il faut le temps de relancer la machine, retrouver le groupe, l’effectif et les automatismes. Mais on sent que ça revient, que ça va mieux, et qu’on n’est pas loin de retrouver notre état physique.

Il est temps, la Champions Cup va bientôt arriver…
On y pense. Les deux matches qui arrivent vont nous permettre d’être en confiance, ou pas. Et c’est plus simple d’attaquer une nouvelle compétition avec un groupe en confiance. On l’a dans un coin de la tête. Mais d’abord l’objectif c’est de retrouver notre âme offensive, de maîtriser nos rencontres, et de ne pas avoir de passage à vide comme on a pu le connaître sur les deux derniers matchs.

La saison du Stade Toulousain est-elle lancée ?
Oui, elle est lancée. Mais c’est vrai qu’il faut qu’on avance. Sur les deux derniers matches, il n’y a eu pas de nette amélioration dans nos prestations. Mais on s’est dit les choses cette semaine. On ne s’affole pas parce qu’il n’y a pas encore d’urgence. Mais il faut qu’on reparte tous de l’avant, qu’on ait le même discours, et qu’on prenne du plaisir.

Après 7 journées de championnat, le Stade Toulousain n’est pas dans le Top 6. Est-ce grave ?
Ça se joue à pas grand-chose. Avec une victoire de plus on peut retrouver le haut du tableau. Mais c’est vrai qu’il ne faut pas qu’on s’éternise à cette position-là. Notre ambition c’est de monter au classement. C’est toujours plus simple de gérer les effectifs et d’enchaîner les performances quand le club est en confiance et quand on est plus haut au classement.

En tant qu’international, il y a aussi l’ambition de laisser l’équipe au plus haut du classement au moment où vous repartirez à Marcoussis en janvier avec les Bleus ?
Oui bien sûr. Surtout que quand on est revenu de la Coupe du monde, les joueurs qui étaient déjà là avaient fait le job correctement. A nous de faire aussi bien que ce qu’ils ont fait. Et de laisser le club dans la meilleure des positions avec le maximum de confiance possible.

« C’est compliqué de tenir sur la durée »

Quel regard portes-tu sur cette saison 2023-2024 un peu spéciale, un peu périlleuse ?
On a l’habitude d’enchainer depuis plusieurs saisons. Mais c’est vrai que c’est une saison particulière avec cette Coupe du monde qui est venue bouleverser les habitudes qu’on avait sur les saisons habituelles de Top 14. Mais on prend quand même du plaisir à jouer. On a la chance de faire ce qu’on aime. On ne va pas se plaindre.

Comment fait-on pour garder la fraîcheur pendant douze mois ?
On s’entraîne correctement. Avec les datas, il y a des suivis de l’état de forme qui sont faits pour la fraîcheur physique. Les coaches ont aussi l’habitude de gérer les effectifs. Mais sinon c’est un plaisir de jouer au rugby. Ce n’est pas facile tous les jours mais quand on est bien dans son club, qu’on se sent bien chez soi aussi, l’équilibre est bon. Et ça m’aide aussi pour encaisser la charge et être le plus performant possible semaine après semaine.

As-tu compris le choix de Melvyn de quitter le club pour Toulon ?
Peut-être qu’il n’avait pas trouvé son équilibre ici, et je comprends tout à fait. Si son besoin à lui c’est de se rapprocher de Toulon et de sa famille, il faut le respecter. C’est dommage pour nous. On perd un bon joueur qui avait sa place dans l’effectif et qui dynamisait aussi notre groupe en dehors du terrain. Mais c’est son choix et on le respecte.

Quel regard portes-tu sur le choix de ton coéquipier en équipe de France Gregory Alldritt qui a décidé de faire une grosse coupure après le Mondial ?
Greg a beaucoup enchaîné sur les dernières saisons. Moi, c’est un peu différent, car je me suis blessé la saison dernière. En fait, quand on est rugbyman, on récupère quand on est blessé. C’est un peu dommage. C’est peut-être là-dessus qu’il faut travailler. On a un rythme qui est chargé avec plusieurs compétitions qui s’entremêlent et forcément c’est compliqué de tenir sur la durée. Notre championnat est très attractif. C’est ce qui fait aussi qu’on a un calendrier très chargé.

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