Rugby - Wesley Fofana : «Dans le rugby, il y a bien plus que le physique…»
La rédaction

Personnage incontournable du Clermont Auvergne Rugby, Wesley Fofana est l’invité du podcast « 36 Chandelles », imaginé par GMF. Interrogé par Clémentine Sarlat, il expose sa vision du rugby et prône l’ouverture.

S’il a choisi de se mettre en retrait de l’équipe de France, Wesley Fofana continue d’écrire l’histoire de Clermont, l’unique club de sa carrière. Un choix fort qu’il assume et dont il est particulièrement fier. Une particularité de plus en plus rare dans l’univers du sport de très haut-niveau, à laquelle Wesley Fofana (32 ans) ajoute une approche du rugby très différente. Ces dernières années, le centre clermontois s’est en effet ouvert à d’autres pratiques. Sophrologie, arts-martiaux, préparation mentale : il n’élude aucun sujet dans le dernier podcast de GMF et Assurément Rugby, « 36 Chandelles ».

« J’ai envie de partager ce savoir »

« En France, le rugby est plus porté vers le physique, tout ce qui est affrontement, explique Wesley Fofana au micro de la journaliste, Clémentine Sarlat, aux commandes du podcast « 36 Chandelles ». Alors que la discipline que je pratique en marge du rugby, croyez-moi, je suis beaucoup plus guerrier qu’un joueur de rugby (rire). On n’a pas cette culture d’ouverture à d’autres pratiques dans le rugby, comme peut l’avoir la culture asiatique par exemple. Nos mœurs rugbystiques sont tournées vers le physique et voir quelqu’un qui fait autre chose qu’aller vite en bougeant ses gros muscles, ce n’est pas dans notre mentalité. Avec certaines personnes, tu vas parler de sophrologie, de respiration, de saut bien plus haut que ce qu’ils sont capables de faire en détente pure, ils vont rigoler. Parce qu’ils ne connaissent pas ! Et quand tu ne connais pas, tu as peur et quand tu as peur, tu cherches à te protéger. Mais j’ai envie de le partager, ce savoir, cette autre vision de l’humanité et de la vie, qui pour moi est la vraie à présent. Est-ce qu’il y a la place pour cette approche dans les clubs professionnels ? Je vais dire non. Parce que c’est une question d’ouverture d’esprit mais aussi d’organisation. Quand tu as 50 joueurs et que 35 ne sont pas du tout là-dedans, c’est difficile… Et puis nos calendriers sont très chargés. Ca demande beaucoup d’efforts. Mais je sais qu’il y a des équipes qui le font. Peut-être pas de la sophrologie, peut-être pas des arts-martiaux ou de la respiration mais je sais qu’il y a des équipes qui demandent à leurs joueurs de s’ouvrir à autre chose, des choses basées sur l’énergie. Mine de rien, quand tu prends un joueur des Îles ou un Néo-Zélandais, un Fidjien par exemple, tu sens immédiatement une autre énergie. Et même, tu la vois cette énergie. Tu te mets à l’extérieur, tu regardes l’impact, tu vois que ce n’est pas la même énergie. Malheureusement, ça ne continue pas d’être travaillé parce que cette énergie, elle est innée, inconsciente, par leur manière de vivre. Et ils le perdent, ça, en arrivant en France. Je pense que les grandes équipes comme les Blacks arrivent à entretenir cela, de génération en génération. Je pense que les Français ne pourraient pas faire de Haka, par exemple. Déjà parce qu’on se sentirait ridicule, on ne serait pas crédible et parce qu’on ne vivrait pas le truc. Dernièrement, ceux qui ont impressionné le monde, ce sont les Japonais. Ce ne sont pas les plus solides mais quand on regarde la vitesse à laquelle ils arrivent et surtout quelle intensité ils mettent… Tout ça, c’est autre chose que simplement du physique. Et dans le rugby, il y a bien plus que ça… »

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