Alors que les compétitions sportives ont été suspendues pendant de longues semaines à cause du coronavirus, la reprise pourrait être à huis clos. Un scénario que ne veut pas imaginer Paul Goze, le président de la LNR.
Paul Goze redoute fortement une reprise à huis clos. Pour contrer le coronavirus, le monde du sport s'est mis en pause pendant plusieurs semaines. Alors que les compétitions en France ne vont pas reprendre cette saison, la reprise pourrait s'effectuer sans spectateur à la rentrée. Lors d'un entretien accordé à Sport 24, Paul Goze, le président de la LNR, a milité avec force contre l'instauration du huis clos la saison prochaine.
«Le tsunami en cas de huis clos ou de jauge partielle»
« Le scénario catastrophe en cas de reprise à huis clos en septembre ? Le tsunami ! En cas de huis clos, ou même de jauge partielle, jusqu’à la fin de l’année civile, ça veut dire obligatoirement dépôt de bilan et faillite d’un grand nombre de clubs, tous ceux qui ne sont pas soutenus financièrement par un actionnaire puissant. Les revenus liés à la présence de public et de partenaires (hospitalités) lors des matchs représentent 60 % des revenus des clubs. Contre seulement 20 % pour la part des droits télé. On ne peut pas s’en passer, alors que pour certains clubs de foot c’est à peu près la proportion inverse. Ça voudrait donc dire la fin du rugby professionnel en France. Avec toutes les conséquences que cela implique à deux ans et demi de la Coupe du monde en France. Le Top 14 et le Pro D2 étant également l’image de notre sport, ce qui fait venir les jeunes dans les clubs amateurs et les finance en partie, ce serait un effondrement complet. Nous avons donc alerté les pouvoirs publics sur le fait que, si la crise sanitaire se poursuit - sachant que, bien évidemment, on se conformera aux recommandations sanitaires, la santé du public et des joueurs étant prioritaires -, il nous faudra une aide massive. Car dans la situation évoquée, nos clubs auront deux à trois mois d’autonomie maximum… », s'est-il inquiété.