Condamné à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction, même bénévole, en lien avec le rugby, pour corruption passive, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, recel d'abus de biens sociaux et abus de biens sociaux, Bernard Laporte s'est défendu dans les colonnes du JDD ce dimanche matin en mettant en cause Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports. Elle a immédiatement rétorqué en taclant la défense du président de la FFR.
La guerre est déclarée entre Bernard Laporte et Amélie Oudéa-Castéra. Suite à la condamnation du patron du rugby français pour les faits énoncés, la ministre des Sports a réclamé son départ. Bernard Laporte et ses avocats ont fait appel de la décision du tribunal, ce qui suspend les peines qu'il encourt. Il a répondu à la ministre ce matin dans un entretien accordé au JDD en maintenant sa volonté de ne pas démissionner.
Rugby : Une énorme décision va tomber après l'affaire Laporte https://t.co/mkNzQiLsBM pic.twitter.com/V87mUTDhOT
— le10sport (@le10sport) December 15, 2022
«Je ne vois pas pourquoi je devrais m'en aller»
Bernard Laporte ne souhaite pas démissionner et il l'a fait comprendre dans un entretien accordé au JDD. « Je suis légaliste: je ne vois pas pourquoi je devrais m'en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l'on me reproche. Impossible. Ils ont le droit de dire ce qu'ils veulent, moi je suis certain d'être innocent. En outre, il y a des statuts, donc on les respecte. Si 30% des clubs et des voix demandent une assemblée générale extraordinaire, et que deux tiers des inscrits votent pour la démission du comité directeur, alors il peut y avoir de nouvelles élections » a-t-il confié. La ministre des Sports lui a répondu.
«Cette ligne de défense n'est pas digne»
Les avocats de Bernard Laporte reprochent à Amélie Oudéa-Castéra un manque d'impartialité dans cette affaire, étant donné qu'elle a soutenu la liste de Florian Grill, adversaire de Bernard Laporte pour diriger la FFR. La principale intéressée condamne cette défense. « Cette ligne de défense, fondée sur l'espoir de faire diversion, n'est pas digne. Ça ne trompe personne. Moi, je ne cherche à maintenir ou à placer personne. Les élections auxquelles j'appelle pour que la Fédération puisse repartir sur des bases saines seront le juge de paix. La LNR l'a bien compris. Il ne faut pas craindre le vote des clubs, c'est le fondement même de la légitimité démocratique dans cette Fédération, et l'une de ses forces. Et je n'accepterai pas que mon impartialité soit mise en question, la seule exigence que je poursuis est celle de l'éthique et de l'intérêt supérieur du rugby français » a exprimé la ministre des Sports dans un entretien accordé à L'Equipe.