Rugby - Grisoli : « Dès que le virus ne circulera plus en France, il faudra garder les gestes barrières»
La rédaction

Invité du podcast 100% rugby de GMF, « 36 Chandelles », Jean-Baptiste Grisoli offre son précieux regard de médecin du sport sur la période si particulière que traverse la société et le monde du sport. Pour l’ancien médecin du RCT et du XV de France, il y a des bonnes pratiques à intégrer dans notre quotidien comme dans le futur.

« 36 Chandelles », c’est le podcast proposé par GMF afin de donner la parole à tous les acteurs de la planète rugby. Après avoir reçu Erik Bonneval, Lénaïg Corson, Romain Loursac et l’arbitre François Trillo, c’est au tour d’un médecin de se présenter au micro de Clémentine Sarlat. Et qui d’autres que l’incontournable Jean-Baptiste Grisoli, ancien doc’ du XV de France et du RC Toulon, pour prendre la parole. En évoquant notamment la difficile reprise des compétitions et la nécessité d’établir un protocole pour encadrer au mieux les sportifs dans cette période si particulière : « Le milieu professionnel a essayé de structurer sa reprise, que ce soit le rugby ou le foot, ces sports qui ont des moyens, ou même les sports olympiques. Au départ, on a d’abord voulu savoir qui avait été symptomatique, qui avait eu le Covid. Mais en l’absence de test ou de sérologie fiable, c’est difficile de faire un tri. L’idée était quand même de commencer par un tri sélectif parce que dans cette pathologie, on s’est aperçu qu’il y avait des complications cardiaques, avec derrière des troubles du rythme. L’épée de Damoclès, au-dessus de tous les médecins du sport, c’est d’avoir des patients asymptomatiques que l’on remet au sport trop vite. Et puis, sachant que ce sportif sort d’une activité, il va vouloir travailler plus et trop vite, mettre de l’intensité. Partant de ce postulat et du risque cardiaque qui semble avéré, et l’absence de test et de diagnostic fiable, il a fallu mettre en place un protocole, entre cardiologue et médecin du sport ».

L’hygiène au centre du débat

Si le rugby français, comme toutes les disciplines professionnelles, a mis en place des protocoles et un suivi appuyé pour accompagner au mieux les clubs et les compétitions, Jean-Baptiste Grisoli estime qu’il y aura encore beaucoup à faire après le Covid-19 : « Dès que le virus ne circulera plus en France, on gardera des gestes barrières. J’espère qu’on les ancrera et qu’on les renforcera au quotidien, sur l’hygiène des mains, l’hygiène des joueurs. Sur la nécessité de nettoyer le matériel avec lequel on s’entraîne : les ballons, les sacs à plaquage, les boucliers, les chasubles… Aérer les salles de musculation pour ne pas avoir de salles trop « fermées ». Plein de choses adaptées qui, je pense, serviront pour d’autres possibles épidémies. Il faudrait d’ailleurs mettre en place une commission d’infectiologue et d’hygiéniste sur les bonnes pratiques à faire dans le sport ».

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