L’Equipe a publié ce mercredi une enquête sur les coulisses de l’organisation de la Coupe du monde de rugby, qui se déroulera pour la deuxième fois de son histoire sur le sol français. Il y est décrit un climat assez pesant au sein du Comité d'organisation, avec des insultes et des pressions psychologiques qui sont évoquées.
Dans quinze mois on pourra assister à la plus grande compétition de la planète ovale, avec une Coupe du monde qui débutera sur un incroyable match entre la France et la Nouvelle-Zélande, au Stade de France. Un rendez-vous bien préparé par les Bleus, puisque sous la houlette de Fabien Galthié on a assisté à une véritable renaissance du rugby français sur la scène internationale, couronnée cet hiver par un Grand Chelem. Désormais deuxième au classement World Rugby, le XV de France semble actuellement être l’un des grands favoris pour le titre, grâce notamment à une génération dorée menée par Antoine Dupont et Romain Ntamack. Mais en coulisses les choses vont beaucoup moins bien. Ce mercredi, L’Equipe a en effet publié une longue enquête sur des supposés abus au sein Comité d'organisation de la Coupe du monde, avec notamment des insultes, des burn-out et une énorme pression qui serait mise par la direction générale.
Rugby : La polémique enfle pour la tournée du XV de France https://t.co/fhPQPUvkgA pic.twitter.com/HkzottvDVX
— le10sport (@le10sport) June 21, 2022
Le « management par la terreur » qui se cache derrière la Coupe du monde 2023
Plusieurs témoignages anonymes sont rapportés par L’Equipe et ils pointent surtout du doigt le comportement de Claude Atcher, le Directeur général du Groupe d'intérêt public France 2023. « Pour affirmer son autorité, Claude Atcher a besoin de dénigrer, de violenter verbalement. Il ne s'en cache pas » rapporte une source interne. « Il a pour habitude de dire que pour se faire respecter, il faut faire peur. Sa grande spécialité, c'est d'humilier devant tout le monde ». Une quinzaine d’actuels ou anciens salaires du GIP ont été contactés par L’Equipe et tous décrivent un climat délétère, parlant de « management par la terreur », de « peur » et même de « burn-out ». Certains détaillent clairement les insultes vraisemblablement déversées par Claude Atcher et sa chef de cabinet Marie Houzot, puisque le quotidien rapporte notamment « T'es qu'une sale petite conne », « pauvre merde », « t'arriveras à rien si tu ne te sors pas les doigts du cul ». Dans un papier annexe à cette enquête, on apprend finalement qu’aucun médecin du travail n’est présent au GIP France 2023, ce qui va à l’encontre du Code du travail et ne fait que renforcer ce sentiment d’une nette dégradation de la situation en interne. Ce n’est d’ailleurs pas la responsable des ressources humaines Sophie Coste qui semble pouvoir calmer les tensions et gérer ce problème, puisqu’elle aussi figure parmi les personnes citées dans cette enquête. Contacté par L’Equipe, les personnes concernées ne seraient exprimées que par le biais d’un e-mail publié par le service de communication du GIP, invitant le journal à se concentrer plutôt sur les « règles déontologiques » du métier de journaliste.