Rugby : Après avoir roulé sur les Bulls, Toulouse craint les Sharks
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Le Stade Toulousain a logiquement dominé le choc inédit face aux Bulls de Pretoria en 1/8 de finale de la Champions Cup. Prochaine étape, une autre équipe sud-africaine : les Sharks de Durban. Un tout autre calibre qui inquiète les Toulousains. 

Du haut de ses cinq étoiles européennes, le Stade Toulousain n’avait ni peur ni doute avant d’affronter, pour la première fois de son histoire, une équipe sud-africaine en Champions Cup. Sur le papier, les Bulls de Pretoria ne semblaient pas assez complets et coriaces pour dérégler la machine toulousaine. Les hommes de Jack White - qui n’a pas révolutionné son sens du rugby depuis son passage à Montpellier - n’ont donc pas fait long feu contre les coéquipiers d’Antoine Dupont, encore dans l’élan de leurs prestations internationales du Tournoi. Même la pluie toulousaine tombé sur le Stadium n’a pas réussi à faire dérailler le train stadiste. Après trois essais encaissés en quinze minutes, les Bulls ont été balayé et éliminé de la compétition (score final 33-9), et le Stade Toulousain s’est déjà projeté sur l’étape suivante. 

Les Sharks font trembler le Stade Toulousain 

Changement de ton pour le prochain adversaire. La montagne s’élève, et la pente est abrupte. Voilà que ce sont les Sharks de Durban qui sont invités à Toulouse samedi prochain pour le ¼ de finale de Champions Cup. Une autre équipe sud-africaine. Mais celle-ci a les armes pour aller au bout dans cette compétition. « Là ce sera un ton au-dessus dans l’agressivité » prévient Thomas Ramos. A l'issue du choc face aux Bulls, les Toulousains avaient déjà la tête à leur prochain rival. Les requins de Durban hantent l’esprit des stadistes depuis la veille lorsqu’ils ont étrillé le Munster en 1/8 de finale. Une démonstration qui a impressionné le staff des “Rouges et noirs”. « J’ai regardé le match des Sharks et j’avais rarement vu le Munster voler en éclat de la sorte, déclare Ugo Mola inquiet. En face il y aura des joueurs de classe mondiale, des mecs hors normes qui peuvent marquer à tout moment ». Le manager toulousain pense notamment aux capitaines des Springboks Siya Kolisi, mais également à la deuxième-ligne internationale GroblerEtzebeth, ou encore l’ailier Makazole Mapimpi. Un petit air de France – Afrique-du-sud va souffler sur le stade Ernest-Wallon samedi après-midi. La Stade Toulousain s’attend déjà à un tout autre match. 

Attention à la punition 

Pour rivaliser face à la broyeuse des Sharks, les Toulousains savent qu’il faudra éviter les petites erreurs commises sans conséquences contre les Bulls. Notamment les ballons perdus en touche, ou dans les rucks. Contre le Munster, les Sharks se sont nourris de tous les ballons de récupérations. « On sait à quoi s’attendre, précise Thomas Ramos. La rigueur qu’il va falloir mettre dans notre conquête, dans nos rucks, dans nos transmissions. Il va falloir qu’on soit tous à un niveau au-dessus si on veut passer. Quand on voit le match qu’on fait les Sharks... Si nous on n’a pas été puni aujourd’hui, le week-end prochain on le sera. A nous d’être attentif ».

Yannick Bru dans le staff des Sharks 

Autre danger pour les Toulousains, la capacité pour les Sharks de lire le jeu toulousain. Car ils ont désormais au sein de leur staff un élément précieux : Yannick Bru ! Avant de rejoindre l’UBB en qualité de manager la saison prochaine, l’ancien joueur et entraîneur du Stade Toulousain fait une petite pige régénérative en Afrique du Sud dans l’encadrement de la franchise de Durban. Il travaille avec les joueurs les phases de collisions et les passages au sol, et apporte son expérience du rugby européen. Sa connaissance de l'ADN toulousain va surement être un atout pour la défense des Sud-africains. Avec l’apport de Bru, les joueurs de classes mondiales et leur jeu rugueux, les Sharks sont tout simplement « les ultras favoris de la compétition »selon Ugo Mola. Langue de bois ? Pas vraiment. L’inquiétude est réelle chez les Toulousains. « Il faudra un autre Stade Toulousain si on veut rivaliser », précise le manager. Dès ce samedi, le Stade Toulousain s’apprête donc à jouer un des matchs les plus compliqués de sa saison. 

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