Raisy Bantoo et ses « nouveaux prescripteurs »
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

Ancienne basketteuse de haut-niveau, Raisy Bantoo s’est construite grâce et à travers le sport pour faire face aux différents enjeux de la société. Un modèle qu’elle souhaite désormais développer au cœur des villes, des collectivités territoriales ou encore aux institutions. Accompagnée par le Palatine Women Project, cette entrepreneuse déterminée a fait naître une entreprise unique en son genre. Qui sont les « nouveaux prescripteurs » ? Voici la réponse !

Pour construire son nouveau rêve entrepreneurial, Raisy Bantoo est allée puiser dans son enfance et son histoire. « Je viens d’un petit village, dans lequel nous n’étions vraiment pas nombreux, se souvient l’ancienne basketteuse. A 10 ans, je mesurais déjà 1,70 m, ce qui n’était pas simple à gérer pour une enfant de cet âge. Plus grande que les autres et avec une couleur de peau différente de mes petits camarades, c’était un peu compliqué pour trouver sa place. Mais heureusement, autour de moi, dans ce petit village, il y avait des équipements sportifs. J’ai pu m’épanouir, trouver ma voie et me faire accepter grâce au sport. J’ai commencé par l’athlétisme, puis le basket, où ma taille n’était jamais un problème, bien au contraire (sourire). J’ai très vite compris et mesuré l’importance que c’était d’avoir, au pied de chez soi, des structures pour pouvoir faire du sport ». En sublimant ses différences, le sport est devenu le moteur de sa vie et l’outil parfait pour construire la jeune femme qui réussira, par la suite, à vivre de sa passion. Et qui souhaite, aujourd’hui, rendre ce qu’elle a si bien reçu.

Répondre à toutes les problématiques contemporaines

Choisie par le Palatine Women Project pour intégrer le programme de mécénat de compétences de la Banque Palatine, Raisy Bantoo a créé une entreprise unique en son genre : « Bantoo, les nouveaux prescripteurs ». « Je ne suis pas médecin mais j’apporte des solutions aux villes, aux collectivités, pour mettre en place des projets à impacts sociaux très forts, grâce au sport. Notre prescription, c’est de dire que le sport n’est pas uniquement un faisceau de bienfaits physiques, ça va bien au-delà. Pour fédérer toutes les générations, pour répondre à toutes les problématiques contemporaines, le sport est un formidable outil. J’en suis la preuve vivante ». En proposant une offre de conseil stratégique à destination des acteurs clés de notre société, Raisy Bantoo se démarque par sa vision, son expérience et sa volonté de mettre en place des programmes novateurs et d’une redoutable efficacité. Le travail des « nouveaux prescripteurs » est déjà visible en Seine-Saint-Denis, où 9 villes ont déjà sollicité ses services. « Depuis 2021, on a pu mesurer un impact direct de ce qu’on a mis en place sur 6 000 personnes ».

Sport et business, l’exigence par nature

Pour construire son offre et faire grandir ce projet entrepreneurial, Raisy Bantoo est accompagnée par Pascale Auger, présidente de Professional Women’s Network, membre du board et mentor au sein du Palatine Women Project : « Raisy a choisi de mettre son expérience et son parcours au service des collectivités, c’est tout simplement passionnant. En plus d’être une excellente initiative, c’est un positionnement plus qu’intéressant qu’elle a su trouver pour aider la société à répondre à tant de problématiques. Je suis absolue ravie de représenter PWN au sein du Palatine Women Project, notamment parce qu’il y a des athlètes formidables, avec des domaines d’excellence très variés et des projets extrêmement novateurs. Celui de Raisy l’est particulièrement et ses débuts, sur le terrain, le montrent ».

Il a fallu toutefois cadrer et construire l’offre des « nouveaux prescripteurs », étape toujours complexe pour ces sportives qui n’ont jamais vraiment eu de « formation entrepreneuriale ». « Ce n’est pas toujours évident de s’adapter, explique Pascale Auger. Quand on est expert dans un domaine, ce n’est pas simple de transposer cette excellence dans un autre univers. Mais Raisy est une personne de grande écoute, qui cherche à progresser en permanence. C’est ce qui m’a le plus frappé chez elle, avec sa modestie et son attitude systématiquement attentive. Je pense que la culture du sport aide et prédispose à cela. Quand vous êtes exigent avec vous-même face à la recherche d’une performance sportive, vous savez l’être quand il s’agit d’un business. Il y a beaucoup de similitudes entre les deux univers ».

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« Quand vous êtes passionnée, ça a souvent tendance à déborder »

Avant de se lancer dans le grand bain, Raisy Bantoo a dû façonner son offre et, surtout, la structurer. « Quand vous êtes passionnée, ça a souvent tendance à déborder », avoue la principale intéressée. Aux côtés de Pascale Auger, elle s’est donc attachée à cadrer et structurer son offre. Une première étape essentielle pour être claire, comprise et crédible. « Quand tu te présentes devant le maire de Saint-Denis, 100 000 habitants, ça ne pardonne pas. Encore plus quand tu es une femme, poursuit l’ancienne basketteuse, déterminée. De plus, en France, on n’est pas très sport finalement. On voit les titres et les médailles à la TV, mais en société, il y a un vrai travail à mener. C’est précisément ce que j’essaye de faire, en étant la plus pédagogique possible. Je souhaite rendre le sport accessible non pas pour l’activité en soi et ce qu’elle peut apporter en simple bienfait pour la santé, mais pour tout le reste. L’intégration, l’acceptation, la confiance en soi, la communication… Le sport est un outil formidable, incomparable pour accompagner tous les programmes de développement de notre société. Quand on est seule à porter ce projet, ce n’est pas toujours évident (sourire). Mais intégrer le Palatine Women Project m’a beaucoup aidé. On se sent d’abord moins seule, si bien accompagnée. On gagne aussi en crédibilité, c’est très important. Ça rassure les clients, ça les rend fiers. Et puis, j’ai la chance d’avoir Pascale à mes côtés pour chaque nœud, chaque grain de sable… Son apport est plus que précieux. Elle m’a permis d’acquérir de la confiance, de l’assurance. Comme une personne aussi expérimentée qu’elle vous dit que votre projet est cohérent et viable, bon, c’est clair que ça fait du bien (rire) ! »

Un duo qui peaufine encore les ajustements de cette entreprise pleine de promesses qui dispose d’un fabuleux tremplin avec 2024 et les prochains Jeux Olympiques en France. Dans le mouvement sportif se glisse toujours un élan social fondamental pour que les anneaux olympiques ne soient pas juste un simple symbole. Et les « nouveaux prescripteurs » sont déjà prêts pour cette indispensable mission.

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