C'est une affaire qui risque de révolutionner le mercato pour les prochaines années. En effet, la Cour de justice de l’Union européenne a donné raison à Lassana Diarra dans son conflit qui l'opposait à la FIFA suite à la résiliation de son contrat en 2014 avec le Lokomotiv Moscou avant sa signature à l'OM en 2015. Une sentence qui pourrait bien bouleverser le système des transferts entre clubs. Explications.
Il aura fallu attendre 10 ans, mais le litige entre Lassana Diarra et la FIFA a pris fin. En 2014, l'ancien milieu de terrain du Real Madrid souhaite quitter le Lokomotiv Moscou qui refuse à l'inverse de le vendre. Jusque-là, il s'agit d'un cas classique sauf que l'international français va prendre la décision de rompre son contrat sans l'aval de son club. Ce qui est interdit par le règlement du statut et du transfert des joueurs (RSTJ) qui stipule qu'un joueur qui rompt son contrat de façon unilatérale doit verser à son club le montant des salaires restants. Dans le cas de Lassana Diarra, cela représentait 20M€. Mais cela va encore plus loin puisque le club qui récupère le joueur se retrouve garant de cette somme. Une situation qui a évidemment plombé le milieu de terrain puisque Charleroi, un temps intéressé, n'a pas voulu prendre le risque de se retrouver condamné à verser 20M€ au Lokomotiv Moscou. Finalement, Lassana Diarra avait été condamné à verser 10,5M€ au club russe par la chambre de résolution des litiges de la FIFA, tout en étant autorisé à rejoindre un nouveau club. L'OM en avant alors profité pour le recruter durant l'été 2015.
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Lassana Diarra obtient gain de cause !
Cependant, Lassana Diarra n'a pas renoncé à ce conflit et a lancé une bataille juridique contre la FIFA en saisissant le tribunal de commerce du Hainaut. La raison ? Les avocats du joueur estiment que le règlement du statut et du transfert des joueurs (RSTJ) n'est pas compatible avec le droit de l’Union européenne puisqu'il il empêche la libre circulation des personnes. A tel point que la Cour de justice de l’Union européenne a rendu son verdict en donnant raison à Lassana Diarra, confirmant que les règles de la FIFA en matière de transferts enfreignent bien le droit européen. L'avocat de Lassana Diarra, Me Jean-Louis Dupont s'est réjoui de cette victoire, recommandant même à « tous les joueurs professionnels qui ont été affectés par ces règles illégales (en vigueur depuis 2001) » à « demander réparation intégrale de leurs dommages ». « C'est une décision historique pour le football professionnel qui ne manquera d'ailleurs pas d'avoir des répercussions importantes sur l'ensemble des disciplines sportives », ajoute Me Pallao auprès de L'EQUIPE.
Vers une révolution du mercarto ?
Il faut dire que ce verdict pourrait bien engendrer une révolution sur le mercato. Et pour cause, alors que de nombreuses dérives de la part des clubs ont été soulignées ces dernières années à l'image de la mise en place de lofts ou encore des pressions faites sur certains joueurs pour partir, la surpuissance des clubs pourrait être mise à mal si jamais les acteurs décident eux-mêmes de partir en mettant fin à leur contrat. Un modèle sans transfert, à l'image du basket ou du rugby, a même été imaginé. Difficile de prédire ce qui va se produire dans les prochaines années, mais une chose est sûre, l'affaire Lassana Diarra pourrait bien être la plus grosse révolution en matière de mercato depuis l'arrêt Bosman de 1995 qui avait mis fin aux quotas de joueurs étrangers dans les clubs.