Quand Paris supporte l’OM
La rédaction

Des irréductibles de l'OM et du PSG se risquent à supporter l'ennemi en terre hostile. Comme certains marseillais qui ont leur fief dans la capitale. Une passion à risques ?

« Ce maillot de m…. ». Il y a des choses universelles dans le football. Que l’on se trouve à Marseille ou à Paris, la nouvelle tunique orangée et bariolée, arborée ce soir-là par le portier Mandanda, provoque les mêmes réactions. Marseille affronte Lyon, et comme pour toutes les rencontres de l’OM, quelques dizaines de supporters phocéens se retrouvent dans un bar de la capitale. Une adresse qui restera anonyme. Le président d’un club de supporters de Marseille à Paris témoigne : « Nous ne communiquons pas sur nos lieux de rassemblement. On a malheureusement déjà reçu la visite de Parisiens excités ». Oui, même si la rivalité qui oppose Paris et Marseille n’atteint pas des sommets de violences, il est cependant conseillé de ne pas crier haut et fort son amour pour le club phocéen dans les rues de Paname. Résultat, tous se doivent de respecter la règle d’or : aucune écharpe autour du cou, aucun maillot sur le dos. Fabien, né à Paris mais tombé sous le charme de l’OM lors des années Tapie, raconte : « J’avais pris des places pour la dernière finale de la Coupe de la Ligue, contre Montpellier. Je me suis rendu au stade en RER, sans pouvoir porter les couleurs de l’OM. Sur des forums, des Parisiens disaient vouloir « casser » du Marseillais ».

L’arrivée des Qataris difficile à encaisser

La rencontre débute. A cet instant, Marseille est bon dernier de Ligue 1. Les supporters, aussi fébriles que leur équipe, entonnent un timide chant. Ce sera le seul du match. Rapidement, les joueurs de Rémi Garde ouvrent la marque, et refroidissent le contingent marseillais. En plus de vivre leur passion à distance, ces supporters subissent un début d’exercice 2011-2012 compliqué. Et pour ne rien arranger, l’hôte Parisien, sous l’impulsion du phénomène Pastore, monopolise les projecteurs. Pour Rudi, la pilule a du mal à passer, même en enchaînant les pintes : « Le recrutement du PSG fait mal à tous les Marseillais. Et encore plus pour ceux qui habitent à Paris. Les Parisiens affichent plus leurs couleurs, sont plus démonstratifs »

Une fierté pour les Marseillais

Deuxième but lyonnais. Sur le terrain, les Marseillais capitulent. Devant l’écran géant, leurs supporters sont abasourdis. Si l’équipe ne leur apporte aucune fierté, ce petit groupe de Marseillais, immigrés à Paris pour raisons professionnelles, trouvent d’autres satisfactions : «Franchement, ça fait plaisir de voir autant de fans de l’OM à Paris. Chez nous, l’inverse est juste inimaginable ». La fin du match approche. Monsieur Duhamel, l’arbitre de la rencontre, a le sifflet facile. Les bières s’écoulent au même rythme que les insultes fusent. Marseille s’incline, et est officiellement lanterne rouge de la Ligue 1. Tous quittent le bar, les visages fermés. Sur la Cannebière, la même scène se produit. Les écharpes en plus…

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