Déjà six ans que Raymond Domenech est à la tête des Bleus et la France n'a toujours pas de style de jeu. Un gouffre d'écart par rapport à l'Espagne, à seulement trois mois de la Coupe du Monde.
« Il faut qu’on apprenne à se connaître ! » La phrase sort de la bouche de Bacary Sagna à la sortie des vestiaires du Stade de France. Les journalistes présents restent médusés. Comment un joueur peut-il sortir une telle excuse ? Trois ans que la plupart des joueurs titulaires hier soir sont en équipe de France. Et il voudrait nous faire croire qu’ils ne se connaissent pas ! L’excuse vaut bien pour la défense centrale Escudé - Ciani, mais pour le reste c’est un peu exagéré.
C’est sûr que les Bleus manquent d’automatismes. C’est visible, flagrant, presque humiliant pour des joueurs de ce calibre. Face à une équipe espagnole compacte et organisée, les défaillances tactiques françaises sautent cruellement aux yeux : le pressing n’est pas organisé, les joueurs manquent de soutien, les phases offensives sont brouillonnes. En six ans à la tête des Bleus, Raymond Domenech n’a toujours pas instauré de style de jeu, de tactique précise. L’équipe de France est une somme d’individualités, pas un collectif. Chacun joue pour soi, chacun tente de maintenir le bateau à flot par des exploits personnels. Le système de jeu semble bridé. En réalité, il est quasi-inexistant. Suite à cette leçon de football infligée par les espagnols, les Bleus filent droit vers le mondial avec un moral entamé et une tonne de défautsà corriger. Aucun progrès n’a été fait en six ans, comment Raymond Domenech pourrait-il redresser la barre en seulement trois mois ?