«Pascal Praud m’a insulté» : Le malaise avec France 98 !
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Présent dans le onze qui a battu le Brésil en finale de la Coupe du monde 1998, Frank Leboeuf avait révélé il y a quelques années avoir ressenti un sentiment de « solitude » dans les jours qui ont précédé le match, lui qui avait la lourde responsabilité de remplacer Laurent Blanc, suspendu. Le journaliste Pascal Praud l’avait alors critiqué pour cette sortie.

Vainqueur de la Coupe du monde en 1998 avec l’équipe de France, Frank Leboeuf a disputé dans son intégralité la finale contre le Brésil, restée dans toutes les mémoires. L’ancien défenseur avait profité de la suspension de Laurent Blanc pour débuter la rencontre en ce 12 juillet, « le pire jour de ma vie et la plus grande soirée de ma vie » comme il l’avait expliqué en 2016, sur SFR Sport.

Il y a près de dix ans, Frank Leboeuf avait en effet révélé le malaise qui régnait chez les Bleus après le carton rouge reçu par Laurent Blanc en demi-finale face à la Croatie. « Aimé Jacquet (le sélectionneur de l'équipe, Ndlr) ne m'a pas parlé pendant trois jours. Je ne sais pas pourquoi. Je n'ai jamais eu d'explication. Je lui en ai voulu, avait-il expliqué. Pas un mec dans les trois jours n'est venu me voir pour me dire t'inquiète pas, on a confiance. Pas un mec. Je me suis senti tout seul. (…) Je n'en ai jamais parlé avec Aimé Jacquet. À la fin du match, on me voyait à côté de lui. Je lui en ai voulu énormément. Je n'ai pas compris. J'avais besoin de sentir un certain amour. Il y a prescription. Je n'en veux à personne ». Une sortie qui avait fait réagir à l’époque, avec notamment un billet assassin écrit par Pascal Praud dans Le Point.

Frank Leboeuf attaqué par Pascal Praud

« Je n'aime pas les salisseurs de mémoire, avait critiqué l’actuel visage de CNews. Pauvre petit Frank ! Aimé Jacquet ne lui a pas parlé durant les trois jours qui ont précédé la finale de la Coupe du monde. (…) Je n'ai rien contre Frank Lebœuf. Il me semblait qu'il allait bien dans ses baskets, qu'il avait trouvé une autre voie que le foot après la carrière et que ça marchait plutôt bien. D'où mon étonnement. Je trouve cette sortie un peu minable. 1998 est une jolie chose. Lebœuf a participé à une belle histoire. Jacquet et les Bleus ont mis des millions de Français dans les rues. On a chanté des lalalalalala qui me donnent encore le frisson quand j'entends « I Will Survive ». Si je pense à cette période joyeuse, je n'ai pas envie d'entendre des querelles de cours d’école. (…) Mais au-delà de la peine qu'il nous fait, il abîme surtout une personne : lui-même. Appelons ça le prix de la médiocrité. »

« Il m’a téléphoné pour s’excuser »

Quelques jours plus tard, Frank Leboeuf faisait part de sa stupéfaction en voyant les réactions suscitées par son témoignage. « Il y a eu des phrases très douloureuses qui ont été dites dans la foulée. J’en ai beaucoup voulu à Pascal Praud notamment, qui m’a insulté. Il m’a téléphoné aujourd’hui pour s’excuser et me dire qu’il était allé trop loin. On s’est expliqué, avait indiqué l’ancien joueur de l’OM dans l’émission de son ex-coéquipier Christophe Dugarry sur RMC. France 98, c’était quelque chose d’exceptionnel. J’ai simplement dit qu’Aimé ne m’a pas parlé pendant trois jours et que j’attendais juste une petite tape sur l’épaule. Je ne crache pas sur lui, je l’appelle Dieu à chaque fois que je parle de lui. »

Dugarry avait défendu ce soir-là Leboeuf : « Il y a quoi dans cette affaire ? Il parle de son ressenti. Personne ne peut juger. (…) J’ai lu l’article de Pascal Praud, il est d’une violence rare. Le "salisseur de mémoire", ce n’est pas Frank parce qu’il parle de son ressenti, c’est bien lui. Il faut se souvenir des titres de L’Equipe alors que Blanc était expulsé et que Frank allait jouer ».

Articles liés