Depuis l’Euro, Adil Rami s’est fait très discret. Appelé par Didier Deschamps dans le groupe composé pour affronter l’Espagne, le Valencian est de retour dans les médias. Il revient sur la période Blanc, et évoque ses attentes dans ce nouveau groupe France.
Le football est parfois cruel. En quelques semaines, et quelques rencontres, un joueur peut passer du statut de titulaire indiscutable à celui de remplaçant. Une mésaventure rencontrée par Adil Rami, après le dernier euro ukraino-polonais. Avant le début de la compétition, la situation était claire, et pas vraiment contestée. Philippe Mexès et Adil Rami formeraient la charnière centrale pour défendre les couleurs tricolores. La défaite en quarts de finale, face à l’Espagne, couplée à la prise de fonctions de Didier Deschamps, a finalement tout changé. Mexès n’est même plus dans le groupe, et Rami, lui, doit se contenter d’une place sur le banc.
« Un joueur a eu un problème, ça arrive »
Interrogé aujourd’hui dans les colonnes de l’Equipe, l’ancien lillois revient sur cet Euro. Et sur le décalage entre ses impressions internes, et les regards extérieurs. Le meilleur exemple reste ces supposés problèmes dans le groupe : « Alors, je suis peut-être passé à côté mais… (Il se marre.) Franchement, elle était bonne. Vous allez me parler de ce qu’il s’est passé dans les vestiaires contre la Suède, mais cela arrive dans tous les clubs, à Valence, à Lille, ça se pique quand il y a un revers. Il y a des discussions, des échanges. Claude Puel disait qu’un vestiaire sans problèmes était un vestiaire sans caractère. C’est dommage ce qu’il s’est passé à la fin, cette histoire d’image de l’équipe de France. Car l’objectif fixé par Noël Le, c’était de passer la phase de groupes. On l’a fait, et on a perdu en quarts de finale contre la meilleure équipe d’Europe et du monde … Pendant la préparation, en France, les vingt-trois joueurs ont été exemplaires, on a communié avec le public, on a signé des autographes. On était soutenus, je l’ai ressenti. Après, un joueur a eu un problème, ça arrive… Mais je trouve que tout a été exagéré ».
« C’est dur, parfois injuste »
Exagéré, comme les critiques qui se sont abattues sur ses performances. Lui qui était éreinté par une saison à rallonge, avait pourtant donné son maximum : « Ce n’est jamais très agréable, car j’ai eu l’impression que deux ou trois matches ont détruit tout ce que j’avais accompli lors des deux dernières saisons. C’est dur, parfois injuste. Mais encore une fois, je n’ai pas fait une bonne compétition. C’est le très, très haut niveau. On n’a pas le droit de se rater. Je suis encore jeune. Je vais grandir, je le sais. (…) J’essaie de relativiser. Je sais d’où je viens. Il y a quelques années, j’étais mécanicien, oui mécanicien. Il ne faut pas l’oublier. (Il rigole.) Aujourd’hui, j’évolue à Valence, je suis en équipe de France. J’ai surtout envie de montrer que durant l’Euro ce n’était pas moi ».
« Il faut arriver à faire douter cette équipe »
Et aujourd’hui, Adil a une seconde chance. Deschamps, s’il n’en fait pas un titulaire indiscutable, compte sur lui en équipe de France : « Dans ce métier, il faut constamment se remettre en question. Si Laurent Blanc était resté, cela aurait été la même chose. Quand tu es en équipe de France, tu es regardé, épié. Tous tes matches sont décortiqués, étudiés à la loupe. Mais je suis content de faire partie des plans de Didier Deschamps ». Et lui, qui connait parfaitement le championnat espagnol, se verrait bien jouer un mauvais tour à la Roja, mardi prochain : « Je pense vraiment qu’on peut faire quelque chose mardi, à Madrid. Il faut arriver à faire douter cette équipe, à lui faire peur, à lui montrer qu’on a de bons joueurs. Encore une fois, je connais bien cette sélection espagnole, on est capables de la perturber ».