Le Graët démission, l’appel est lancé à la FFF
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Alors que ses propos au sujet de l’avenir de Zinedine Zidane ont suscité l’indignation générale, Noël Le Graët est au cœur de la polémique et se retrouve poussé vers la sortie, le patron du football français étant déjà impliqué dans d’autres affaires. Ce mardi, Patrick Anton, le président du Conseil national de l'éthique de la FFF, appelle lui aussi au départ de Noël Le Graët. 

La polémique de trop pour Noël Le Graët ? Cela en a tout l’air. Déjà au cœur de plusieurs affaires après les accusations de harcèlement et de dysfonctionnements au sein de la FFF, le président du football français a suscité l’indignation générale après ses propos l’encontre de Zinedine Zidane. « Ça m'étonnerait qu'il parte là-bas (au Brésil, ndlr). Mais il fait ce qu'il veut, ça ne me regarde pas. [...] Est-ce que ça ferait mal au coeur qu'il aille là-bas ? Moi, je n'en ai rien à secouer. Il peut aller où il veut ! Il peut aller où il veut, dans un grand club, une sélection, j'y crois à peine en ce qui le concerne. Si Zidane a tenté de me joindre ? Certainement pas, je ne l'aurais même pas pris au téléphone », avait lancé Le Graët au micro de RMC dimanche. Depuis, les voix s’élèvent pour réclamer le départ de Noël Le Graët, plus que jamais fragilisé. Ce mardi, c’est au tour de Patrick Anton, le président du Conseil national de l'éthique de la FFF, de réclamer le départ du président de la 3F.

« On appelle le président de la Fédération au retrait de ses fonctions et donc à sa démission », lance le CNE de la FFF

« On appelle le président de la Fédération au retrait de ses fonctions et donc à sa démission », lance ce mardi soir le président du Conseil national de l'éthique (CNE), dans des propos accordés à L’Équipe. « On a besoin d'un pouvoir qui soit fort et serein, ce qui malheureusement n'est plus le cas. On est amenés toute la saison à appliquer à des dirigeants - notamment des présidents de districts ou de ligues - les règles en matière d'éthique et à transmettre des dossiers à des commissions de discipline parce qu'ils ont franchi la ligne. Concernant le président de la Fédération, si bien évidemment on n'entend pas saisir une commission de discipline, on ne peut que lui demander de se retirer, dans l'intérêt supérieur du football. On ne veut pas non plus tirer sur une ambulance puisque l'on voit bien que ça sort un peu de partout. Mais on ne va pas gâcher les bons résultats financiers et sportifs de la FFF par un feuilleton qui relève plus de la page des faits divers que de la rubrique football. »

« Le Graët a tenu des propos qui démontrent qu'il a perdu un peu de sa lucidité »

S’il lance cet appel à la démission de Noël Le Graët, « c'est par application des principes éthiques de la Fédération qui sont bien rappelés par la charte éthique. Il faut de la sérénité pour que l'on passe à autre chose. Il faut éviter le déballage. Quand ça commence, on ne sait plus où ça s'arrête. Dès qu'une langue se délie, toutes les autres suivent », justifie Patrick Anton, ajoutant que « le président Le Graët a tenu des propos qui démontrent qu'il a perdu un peu de sa lucidité. C'est un homme qui est fatigué, qui a besoin de passer à autre chose. Gouverner une Fédération qui a deux millions de licenciés suppose que l'on ne perde pas son calme et sa sérénité comme il l'a fait. Il faut retrouver un cap fort. » L'étau se resserre autour de Noël Le Graët, qui va convoquer un Comex exceptionnel ce mercredi.

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