Raymond Domenech est sorti de son silence. Et égratigne, dans le livre publié demain, quelques joueurs de l’Equipe de France actuelle. Ces déclarations peuvent-elles avoir des conséquences ?
Raymond Domenech a tout lâché. Deux ans sont passés depuis qu’il a laissé sa place à la tête de l’Equipe de France. Pendant ces deux ans, l’ancien sélectionneur a regroupé toutes ses notes, pour sortir un bouquin. Et ainsi, livrer sa vérité. Une vérité qui fait très mal. Domenech s’en prend à certains Bleus, et ne mâche pas ses mots. Si l’ancien joueur de Lyon s’attaque à des joueurs qui ne sont plus appelés, il pointe du doigt Franck Ribéry, Yoann Gourcuff et Samir Nasri, sélectionnés actuellement ou disponibles pour la formation tricolore.
Ribéry, Gourcuff, le mariage impossible ?
Et à entendre celui qui a sélectionné les meilleurs joueurs français entre 2004 et 2010, Franck Ribéry et Yoann Gourcuff ne peuvent pas cohabiter. Pour Domenech, le comportement du milieu de terrain munichois est loin, très loin de ce que l’on peut attendre d’un joueur cadre : « Une diva susceptible qui pourrissait le groupe. Quand j'ai voulu le remercier, il m'a envoyé paître en retirant son bras: Ne me touchez pas ! Tout Ribéry qu'il était, je l'aurais volontiers accroché au plafond ». Pire encore, le buteur contre l’Espagne en 2006 (3-1) ne peut pas saquer son compatriote de l’OL : «Je t'ai donné les clés, à toi de jouer! Le pire à ce moment précis est le regard de Franck Ribéry: J'ai vu dans ses yeux la haine, le mépris ou la jalousie. Il ne l'aime pas c'est certain ».
Et Deschamps dans tout ça ?
Des déclarations qui amènent forcément des questions. Si Domenech dit vrai, il est difficile de comprendre les choix de l’actuel sélectionneur, Didier Deschamps, qui en plus de faire confiance au très décrié (dans le livre) Ribéry, a fait appel pour le dernier match amical face à l’Italie à Yoann Gourcuff. A moins que Domenech nous mène en bateau, où que l’ancien marseillais a fait les efforts nécessaires pour être irréprochable en Bleus, comme il le montre ces derniers temps. La convocation de l’actuel meneur de jeu lyonnais peut alors s’expliquer ainsi. Deschamps voulait voir, dans des conditions différentes, si les deux joueurs pouvaient enfin cohabiter. La réponse, seule D.D la connait.
Nasri, clap de fin ?
Un autre joueur est visé par les déclarations de Domenech. Samir Nasri, interdit d’équipe de France après l’Euro, et toujours pas convoqué par l’actuel sélectionneur. Didier Deschamps, cette fois-ci, est sans doute conforté par les propos de Domenech, qui confie dans son bouquin : « Samir Nasri symbolise cette dérive des joueurs ne pensant qu'à leur gueule. Au sein d'un groupe, il vient toujours appuyer là où ça fait mal et révèle la faille au lieu de la colmater ». Pour l’ancien tricolore Eric Di Meco, toutes ces déclarations entraînent une conclusion : « Il faut que les sélectionneurs fassent à attention à ça, le groupe est plus fort que les individualités. Dès fois, il faut pouvoir sacrifier des joueurs soi-disant de haut niveau pour garder la stabilité d’un groupe ». A Deschamps de trancher.