Équipe de France : C’est confirmé, Deschamps prépare un coup osé au Qatar
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Contraint de faire sans Lucas Hernandez, victime d’une rupture du ligament intérieur du genou droit lors de l’entrée en lice des Bleus contre l’Australie (4-1), Didier Deschamps a décidé de faire d’Eduardo Camavinga la doublure de Théo Hernandez. Le milieu du Real Madrid sera ainsi aligné à ce poste face à la Tunisie ce mercredi, une décision validée par ceux qui connaissent bien le principal intéressé. 

Appelé aux côtés d’autres milieux de terrain par Didier Deschamps le 9 novembre dernier, Eduardo Camavinga ne s’imaginait certainement pas disputer son premier match de Coupe du monde dans la peau d’un latéral gauche. Pourtant, les circonstances font que le joueur du Real Madrid devra faire preuve d’adaptation ce mercredi face à la Tunisie (16h) pour ses débuts lors d’un Mondial afin de faire souffler Théo Hernandez, seul latéral gauche de métier dans le groupe de l’équipe de France suite au forfait de son frère Lucas

Camavinga à gauche contre la Tunisie

Après ses victoires contre l’Australie (4-1) et le Danemark (2-1), Didier Deschamps a le luxe de pouvoir faire tourner pour la dernière rencontre du groupe D face à la Tunisie. Eduardo Camavinga sera ainsi aligné sur le côté gauche de la défense pour l’occasion sauf retournement de situation. « Demandez-moi s'il va jouer demain mais je ne vous le dirai pas, a répondu Didier Deschamps à la veille de cette ultime journée de phase de poules. Adrien Rabiot a déjà été utilisé à ce poste, Jules Koundé aussi a pu pallier des absences, Eduardo a pu le faire, il a même joué défenseur central dans son historique. Ce ne sont pas des spécialistes mais il y a des alternatives devant lui. » S’il ne le confirme pas, Didier Deschamps a bien décidé d’utiliser Eduardo Camavinga comme latéral gauche à l’entraînement et lors des oppositions amicales face aux équipes de D1 qatariennes, Al Markhiya (4-0) et Al-Ahli (2-0), en vue d’un éventuel nouveau pépin à ce poste. Le match contre la Tunisie permettra ainsi à l’ancienne pépite du Stade Rennais de franchir un palier supplémentaire comme l’annonce Le Parisien et L’Équipe dans ses compositions probables.

« Dans sa tête, il sait qu’il peut être aligné à ce poste »

Une décision du sélectionneur validée par certains proches de Camavinga, qui ne cachent pas pour autant leur étonnement. « Je n’avais pas forcément vu les aptitudes de Cama en latéral gauche. Mais le coach les a décelés, a indiqué son coéquipier en club et en sélection Aurélien Tchouaméni en conférence de presse. Le groupe a confiance en lui, il a les qualités pour remplir ce rôle. Il montrera son meilleur visage. » Même son de cloche chez Mathieu Le Scornet, l’éducateur qui l’avait repéré à Rennes, interrogé par Le Parisien : « Dans sa tête, il sait qu’il peut être aligné à ce poste. Il a déjà pu mûrir sa réflexion même si on ne doit pas lui coller l’étiquette d’un latéral gauche… Quand le ballon sera en zone médiane, autour du rond central, il devra anticiper la moindre erreur. Il ne faudra pas se projeter trop vite, car cela pourrait découvrir la zone axiale. Eduardo devra être vigilant sur les couvertures à l’opposé et notamment les zones de centres. Mais j’ai bon espoir qu’il soit lui-même, avec sa joie, l’envie de partager et un goût prononcé de l’effort. » 

« Il avait tout le couloir pour lui et pouvait profiter d’être face au jeu pour s’exprimer »

Une première en professionnelle pour Camavinga, bien que ce dernier a déjà pu évoluer sur le côté gauche durant sa jeunesse selon Le Parisien, comme ce fut le cas en U13 au Drapeau de Fougères (Ille-et-Vilaine). « Eduardo était surclassé, et même si on le mettait souvent milieu axial, c’est arrivé qu’il joue côté gauche sur des matchs à 8 contre 8. Il avait tout le couloir pour lui et pouvait profiter d’être face au jeu pour s’exprimer » confie Nicolas Martinais, son éducateur de l’époque relayé par le quotidien francilien. La confrontation face à la Tunisie permettra ainsi à Eduardo Camavinga de se remémorer quelques souvenirs, alors que celui-ci ne cache pas sa volonté de faire ses débuts en Coupe du monde, et ce quel que soit le poste. « Comme je l’ai dit, être polyvalent est un atout, car tu as plus de chances d’être sur le terrain. S’il y a un poste qui est libre, tu peux y jouer, donc c'est un atout. Il faut avoir plus de cordes à son arc pour pouvoir gratter un maximum de temps de jeu, a reconnu le natif de Cabinda dans un entretien accordé à Goal. Je prends tout ce qui vient. Il faut se mettre à la disposition du groupe, il y a des cadres qui sont là et c’est important de rester à sa place. Après je jouerai là où le coach me mettra. »

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