La partition de Samir Nasri face aux Anglais, intéressante, a été ternie par son geste d’humeur déplacé en direction des journalistes, coupables de l’avoir critiqué. Que faut-il y voir pour l’avenir ?
Nasri côté face Samir Nasri commence à trouver ses marques en équipe de France. Critiqué dans les matchs de préparation, le joueur formé à l’OM a réussi un match plein face à ses « amis anglais ». D’abord maladroit et voulant trop en faire, il a su épurer son jeu et surtout marquer le but égalisateur d’une frappe limpide. Grâce à cela, déjà, il a réussi son match. Mais pas seulement. « Il a inscrit ce but important mais ce serait réducteur de ne voir que ça. Je l’ai trouvé très intéressant dans le jeu, nous a confié Guy Lacombe. Je l’avais déjà trouvé excellent contre l’Estonie et je n’avais d’ailleurs pas compris les critiques. Il monte en puissance, c’est évident ».
Justement, ces piques venaient principalement de son poste. Appelé à évoluer côté droit, il dézone constamment dans l’axe pour endosser le rôle du créateur cher à Laurent Blanc. C’est d’ailleurs le sélectionneur qui lui donne la consigne de se recentrer pour animer les débats. Et c’est finalement une force. « Le fait d’évoluer en électron libre est un point fort, confirme Lacombe. C’est très perturbant pour l’adversaire, on ne sait jamais comment le prendre ». A méditer.
Nasri côté pile William Gallas ne serait pas le dernier à brosser un portrait noir de Nasri. A l’Euro, on s’en rappelle, les deux joueurs de l’équipe de France s’étaient houspillés pour une place de bus, le premier reprochant au second de ne pas avoir le respect des anciens. Dans son autobiographie parue en fin d'année 2008, Gallas avait également égratigné Nasri, sans jamais le nommer directement. « Comment tu me parles ? Pour qui tu te prends ? T'as que vingt ans, je ne suis pas ton ami », avait lancé Gallas, avant que son coéquipier anonyme ne lui réponde : « Moi non plus, je ne suis pas ton ami ».
Depuis, ces deux forts caractères se sont recroisés en Premier League et ne sont jamais resserré la main. Depuis son départ d’Arsenal, Nasri continue d’être un garçon poli mais cultive cette image obscure. L’hiver dernier, en difficulté à City, il avait eu maille à partir avec des supporters des Gunners… qui l’avaient doublé en voiture ! Son geste face à la presse vient donc confirmer ce caractère d’écorché vif qui le suit. Avant même de savoir à qui était destiné cet index levé, Guy Lacombe nous confiait : « Je suis prêt à parier qu’il ne s’agissait pas du public. En tout cas, la personne visée doit forcément le savoir. Je miserais sur vous les journalistes, pour des critiques qu’il n’aurait pas appréciées, par exemple… » Dans le mille.