Si les regards se focalisent sur la défense qui devra faire face à l’armada espagnole, l’animation offensive de l'équipe de France pose plusieurs interrogations après la défaite face au Japon.
Une attaque stérile Depuis sa prise de fonctions, Didier Deschamps a souvent décidé d’aligner un 4-3-3. Le match amical face au Japon n’a pas dérogé à la règle virtuelle et n’a pas servi à tester un autre dispositif. Une nouvelle fois aligné en pointe, Olivier Giroud était entouré de Benzema à gauche, et de Menez à droite. Sans réussite. Ce sont même les remplaçants, Franck Ribéry et Mathieu Valbuena, qui se sont distingués à leur entrée sur le terrain. Menez et Benzema ont beaucoup tenté mais le manque de précision et de finition a été flagrant. Les Bleus n’auront pas autant d’opportunités face à l’Espagne. Olivier Giroud a lui du mal à trouver sa place dans le dispositif de Deschamps et renvoit un sentiment d’impuissance. Quant aux entrées de Valbuena et Ribéry, elles ont clairement dynamisé l’attaque tricolore. Toujours bon quand il est sur le terrain avec les Bleus, Valbuena amène son activité incessante sur tous les fronts de l’attaque tandis que Ribéry allie technique et vitesse. En quatre matchs, l’attaque de Didier Deschamps a inscrit quatre buts dont trois contre la Biélorussie. Un rendement insatisfaisant face à l’Uruguay, la Finlande, la Biélorussie et le Japon. Seul Ribéry a inscrit un but. Inquiétant avant d’affronter l’Espagne, même privée de Piqué et Puyol. Ce constat remet en cause le choix du dispositif ainsi que le choix des joueurs.
Si Deschamps persiste… Après le match, le sélectionneur des Bleus s’est pourtant montré satisfait : « Ce qui m'a plu, c'est, dans l'animation face à une équipe regroupée, le nombre d'occasions qu'on a pu avoir, les mouvements variés ». Mais l’Espagne offrira une autre opposition. Evoluant une nouvelle fois sans attaquant contre la Biélorussie, le milieu de la Roja sera comme à son habitude bien fourni et monopolisera le ballon. Benzema a un meilleur rendement à la pointe de l’attaque pendant que Giroud peine à retrouver ce qui faisait sa force l’année dernière. L’attaquant du Real Madrid ne cache pas sa préférence : « Moi, je suis avant-centre, c'est devant en pointe que je me sens le mieux. J'ai commencé à gauche, j'ai essayé de permuter, de chercher Giroud. Ca n'a pas été toujours bien fait ». Préservé contre le Japon, Ribéry devra mettre en difficulté Arbeloa, le maillon faible de cette Roja. La bonne performance de l’Equipe de France passera sans doute par là. Quant au côté droit, le débat entre Valbuena et Menez est toujours ouvert. Mais pour contrer les montées de Jordi Alba et perturber sa relation avec Iniesta, Valbuena sera sans doute plus à même de faire le travail défensif. A moins que le Parisien n’ait convaincu Didier Deschamps hier soir.
En ayant maintenu son 4-3-3 face au Japon, Deschamps devrait choisir la même formation pour affronter l’Espagne car opter pour un autre système dans un match à enjeu en étonnerait plus d’un.
Par Mathieu Lefevre