Alors que le Mondial de 2010 en Afrique du Sud et l’épisode de la grève de Kysna demeure à ce jour l’un des plus gros points noirs de l’histoire du football français, marqué par le clash entre Raymond Domenech et Nicolas Anelka, ce dernier livre sa version des faits et évoque une possible réconciliation avec l'ancien sélectionneur national.
Si l’équipe de France a retrouvé les sommets du football mondial en remportant la Coupe du monde 2018 en Russie, 20 ans après son premier sacre sur le territoire national, les Bleus ont traversé certaines épreuves entre ces deux apothéoses. Et la plus marquante a bien évidemment été celle du Mondial de 2010 en Afrique du Sud, lorsque Nicolas Anelka avait un eu un échange très virulent à la mi-temps du match France-Mexique qui a ensuite entraîné son renvoi du groupe et la fameuse grève des autres joueurs tricolores à Knysna. Mais dans un large entretien accordé au Parisien ce mardi, Anelka rétablit sa vérité sur cet épisode sombre du football français.
« T’as qu’à la faire ton équipe de merde »
« Ce qui s'est passé ce jour-là est arrivé des millions de fois dans un vestiaire de foot. Déjà, quand on prétend être un joueur de niveau mondial, il faut avoir du caractère. Ce que j'ai dit ce jour-là c'est : "t’as qu’à la faire ton équipe de merde". Il faut aussi comprendre que cette réaction, très classique dans un vestiaire, c'était par esprit de compétition et pour rectifier certaines choses. C'était des mots de vestiaire et qui devaient y rester. Non seulement, ils sont sortis mais ce n'était pas les bons. D'un coup, ça a donné l'image d'une agression alors que ça n'avait rien à voir », indique dans un premier temps Nicolas Anelka, qui justifie ensuite sa décision de ne pas avoir présenté d’excuses publiques comme le lui avait demandé la Fédération Française de Football : « Mais parce que c'était justement des propos de vestiaire et pas publics ! J'étais d'accord pour m'excuser devant le groupe car j'avais parlé devant lui. Mais il n'y avait rien de public. Et je n'allais pas m'excuser pour des mots que je n'avais pas tenus ».
L’incompréhension de Knysna…
Par ailleurs, l’ancien buteur du PSG et du Real Madrid a livré son point de vue sur la grève de ses coéquipiers de l’époque qui a suivi quelques jours plus tard, à Knysna, alors qu’Anelka était déjà retourné en France suite à son renvoi du groupe : « Ce que je n'ai pas compris, c'est que certains, des années après, disent ne pas avoir réalisé qu'ils faisaient une bêtise. J'étais là quand cela s'est décidé. Personne n'a été forcé et tout le monde savait ce que cela signifiait », reproche Nicolas Anelka à certains de ses anciens coéquipiers.
Anelka ouvre la porte à Domenech
Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Nicolas Anelka, qui était pourtant proche de Raymond Domenech depuis les espoirs avant ce clash, peut-il envisager de reparler à l’ancien sélectionneur de l’équipe de France 10 ans après les faits? : « Je n'ai aucune rancœur et sachez qu'avant Knysna, on avait vraiment de très bons rapports. Et oui ! Mais je ne lui ai plus reparlé depuis. Je lui en veux en peu quand sa mère a déclaré publiquement qu'elle n'acceptait pas mes « insultes ». Lui, il savait que ce n'était pas ça et aurait dû le dire à ce moment. Une parole de mère, ça me touche et là, Raymond aurait dû parler. Mais si on se croisait par hasard, je crois qu'on pourrait discuter », indique Anelka. La porte est donc ouverte….