Clasico : Messi / Ronaldo, le Ballon d’Or comme enjeu
La rédaction

Les deux meilleurs joueurs du monde. Les suiveurs du football sont quasiment unanimes sur la domination de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Une rivalité que l’Argentin domine, via ses sacres au Ballon d’Or. A moins que, cette année…

Des buts par wagons, des highlights sur Youtube, des reportages dans l’Equipe du dimanche, Messi et Cristiano sont les deux stars du football mondial. Une rivalité exacerbée par l’antagonisme Real / Barça, qui prend des allures de duel personnel à l’approche de l’élection du Ballon d’Or.

Une égale efficacité Les stats des deux joueurs sont inhumaines, sorties tout droit des standards des années 60. Lionel Messi a claqué 121 buts en 111 matchs de Liga. Son rival en a réussi 118 en 107 rencontres. Au ratio, les deux sont largement au-dessus du but par match. Si ces chiffres peuvent être rabaissés par les rabat-joie, qui considéreraient que le Liga est un championnat à deux, voir trois vitesses, on rétorquera que le sniper du Real en est 27 buts en 30 sorties en Ligue des Champions. La Pulga du Barça a lui régalé 36 fois en 37 apparitions. Pas humain on vous dit.

Bref, des chiffres qui donnent le vertige depuis 2009, date de l’arrivée du Portugais en Espagne. Au final, les deux pistoleros ont fait trembler les filets à une moyenne parfaitement égale de 1.03 buts par match. Une symétrie exceptionnelle au regard de la quantité de rencontres disputées. Seul cas où les deux joueurs se différencient, les rencontres directes. L’Argentin a marqué 9 buts en 15 matches, quand Cristiano n’en est qu’à…8. En 2012, toutes compétitions confondues, Messi en est à 56 buts. Ronaldo reste à 51. Une guerre des étoiles loin des standards du commun des mortels, que seul Falcao titille (43). Pourtant, dans les faits et dans l’inconscient, Lionel Messi est le numéro 1.

Deux caractères pas si différents Leo le Catalan a raflé les trois derniers Ballon d’Or. Avec le Barça, il a gagné deux Ligue des Champions et trois Liga. Une consécration collective supérieure, qui appuie les exploits personnels. Messi fait gagner son équipe, évolue dans un collectif huilé et dominateur. A contrario, Cristiano est considéré comme un joueur égoïste, obnubilé par ses stats et rendu fou par les succès de son rival. Mais l’antagonisme est-il aussi poussé ? Pas forcément, ou du moins on doit le nuancer. L’Argentin est certes timide, réservé, aux allures de gendre idéal. Mais son caractère est bien trempé et se comporte en patron de vestiaire. Ibrahimovic est encombrant ? Messi fait bien comprendre que le meilleur joueur, c’est lui, et que le Suédois doit partir ou rentrer dans le moule. Guardiola, conscient de l’importance de Messi, se séparera de Zlatan. Comme Eto’o avait fait place nette aux ambitions d’axe du petit prodige. Attention, il n’y a rien de choquant. On ne peut devenir un immense champion sans une personnalité bien trempée. David Villa et Cesc Fabregas ont aussi fait les frais des rappels à l’ordre du « patron ».

De l’autre coté, l’égoïsme de Ronaldo est à édulcorer. Le Portugais est un joueur certes capricieux mais son comportement de diva ne s’exporte jamais dans le vestiaire. Travailleur à l’entraînement, adepte des séances individuelles et vivant comme un ascète, il est exemplaire vis-à-vis de ses coéquipiers. Une attitude couronnée l’année dernière par un titre de champion d’Espagne et une victoire en Supercoupe en août. Une année victorieuse survenant au moment où Cristiano ne termine pas Pichichi de la Liga. Est-ce à dire que c’est l’année Ronaldo pour le Ballon d’Or ? Peut-être.

L'année ou jamais Demi-finaliste de l’Euro avec le Portugal, auteur d’une phase finale réussie dans l’ensemble, le capitaine lusitanien a brillé pendant que Messi se reposait, sans compétition à jouer. Malgré sa bouderie du début de saison, Ronaldo a enfilé les buts comme des perles et reste sur 2 triplés. Les chiffres des deux hommes sont similaires cette saison, encore. Et cette fois, si ce sont les résultats collectifs qui priment, le Portugais a l’avantage. A moins qu’Iniesta ne mette tout le monde d’accord.

Par Ryad Ouslimani