Tour de France : Le clan Pogacar ne tombe pas dans le piège…
Alexandre Higounet

Si la domination de Tadej Pogacar sur le Giro a été absolument écrasante, elle ne revêt pas de signification particulière en vue du Tour de France. Au sein du Team UAE, on n’est pas dupe du fait que la concurrence sera tout autre sur les routes de juillet…

Alors que le Tour d’Italie s’est achevé dimanche dernier, au sein du Team UAE, on reconnaît que le scénario a été idéal pour Tadej Pogacar, lui permettant de remporter la course en limitant ses efforts au maximum.

« En Italie, c’est allé au-delà de nos prospectives les plus optimistes »

Matxin Fernandez, le directeur sport de l’équipe, l’a confirmé à l’occasion d’un entretien avec cyclingnews.com : « C’est allé au-delà de nos prospectives les plus optimistes. Avoir un Giro avec 11000 mètres de dénivelé de moins que l’an dernier a toujours été une part fondamentale de notre plan. Les dernières années, il y avait eu plus de pluie, mais cette fois, nous n’en avons eu qu’en troisième semaine, à un moment où il y a moins de tensions dans le peloton. Lorsque nous avons bâti notre plan de bataille pour le Giro, nous devions obligatoirement garder en tête la perspective du Tour de France, même si on était concentré sur la course dès que le départ a été donné. Nous voulions que Tadej gagne autant qu’il pouvait, mais sans exagération, sans attaquer de loin, en gardant toujours un œil en direction du Tour de France. Suivant cette idée, l’équipe devait l’amener au plus près de l’arrivée. Il ne pouvait pas courir tous les jours comme au Strade BIanche, en attaquant à 80 kilomètres de l’arrivée. Tadej ira au Tour de France avec 31 jours de course dans les jambes, ce qui a toujours été notre plan. Notre idée était de limiter les courses avant le Giro, alors Tadej a pris le départ en Italie avec 10 jours de compétition. Et nous avons ajouté 21 jours ici. Certains de ses rivaux pour le Tour auront un nombre de jours de course similaire dans leurs jambes ».

« Vous pouvez voir la différence entre une course où les grands sont là, et celle où ils ne le sont pas »

Quant à la domination exceptionnelle de Pogacar sur la course, elle n’entre pas en considération pour le directeur sportif du Team UAE, qui sait que l’opposition sera d’un autre niveau sur le Tour : « Je suis totalement d’accord lorsque l’on dit qu’on ne connaîtra que sur le Tour le réel niveau de Pogacar. En cyclisme aujourd’hui, vous avez un groupe de six coureurs sur une autre planète, Vingegaard, Roglic, Tadej et Evenepoel, ainsi que Van der Poel et Van Aert. Alors sur ce Giro, vous avez pu voir la grande différence entre une course où ils sont présents et celle où ils ne le sont pas. Tadej est très fort et en grande condition, mais sur le Tour, ce sera une tout autre compétition que sur le Giro ». Dans l'entourage du champion slovène, on ne tombe donc pas dans le piège ouvert par son écrasante domination au Tour d'Italie.

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