Tour de France - Dopage : «Suspect», il balance sur Pogacar !
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Toujours aussi impressionnant sur les routes du Tour de France, Tadej Pogacar écrase la concurrence et écœure tous ses adversaires, y compris Jonas Vingegaard, pourtant présenté comme le principal rival du Slovène. Des performances qui laissent planer de nombreux doutes. Les suspicions de dopage sont incessantes, et cela agace clairement Bernard Thévenet.

De nouveau impressionnant, Tadej Pogacar survole le Tour de France puisqu'il possède 4 minutes et 15 secondes d'avance sur Jonas Vingegaard, le seul capable de ne pas être complétement ridiculisé par le Slovène puisque le troisième, Florian Lipowitz, est relégué à 9 minutes et 3 secondes. Tous les autres sont à plus de 10 minutes, et il reste encore deux étapes de haute montagne. Les écarts pourraient donc être abyssaux, ce qui renforce les soupçons de dopage autour de Tadej Pogacar. Mais cela agace Bernard Thévenet. Le double vainqueur du Tour de France rappelle qu'à son époque Eddy Merckx et Luis Ocaña étaient capables de telles fulgurances, sans qu'on les soupçonne.

Bernard Thévenet défend Tadej Pogacar !

« On lui reproche d’attaquer de loin. Mais merde, c’est l’époque que j’ai connue. Moi aussi, ça m’est arrivé d’attaquer de loin. On n’était pas suspect pour autant. Le cyclisme, c’est aussi cela. Parce que Pogacar est immense ? Je me suis battu contre des types comme Merckx ou Ocana qui étaient aussi forts que lui. Ce qui m’énerve le plus, c’est qu’on reproche à des gens qui n’étaient pas nés à l’époque les fautes qu’ont pu commettre leurs aînés. Dès qu’un cycliste fait quelque chose, il est suspect. Cela date. Bien sûr que dans les années 1990 ou après, il y a eu des choses. Mais de là à faire porter la faute à des gens qui n’étaient pas nés à l’époque… », lâche-t-il dans une interview accordée au Parisien.

«Merckx nous avait mis 10 minutes !»

Dans la suite de l'interview, Bernard Thévenet est également interrogé sur la réponse qu'il donnerait à ceux qui doutent encore des performances de Tadej Pogacar : « Qu’ils regardent l’histoire. Vous vous souvenez de l’étape d’Orcières-Merlette en 1971. Merckx nous avait mis 10 minutes ! C’est aussi ça le vélo. Et maintenant, il ne faut plus le faire ? L’exploit est devenu suspect. Du temps de l’EPO, oui. Tu sentais qu’on pouvait transformer les canassons en pur-sang. On avait des mecs qui marchaient moyennement, puis d’une année sur l’autre, ça y est, ils étaient capables de gagner un Tour. J’étais consultant télé et je ne pouvais pas tout dire. C’était très compliqué. Je me disais : celui-là, attends, bon, peut-être qu’il s’est bien entraîné, peut-être. Mais j’ai beau être gentil, il y a des limites. Des améliorations anormales ».

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