Cyclisme - Giro : Pêché d’orgueil pour Pogacar ?
Alexandre Higounet

Alors que l’on peut comprendre sa volonté de tuer au plus vite la course pour s’économiser en vue du Tour de France, et donc son attaque dans la montée d’Oropa dimanche, la nouvelle offensive de Tadej Pogacar dans le final de la troisième étape laisse circonspect. Et si le leader du Team UAE en faisait trop ?

Lundi, après une troisième étape rendue particulièrement nerveuse par un gros épisode de bordures, Tadej Pogacar s’est de nouveau porté à l’attaque dans le final, alors que la course était promise aux sprinteurs, emmenant dans sa roue Mikkel Honoré et Geraint Thomas, le leader du Team Ineos, déjà bien en peine de tenir la roue du champion slovène, pour finalement se faire revoir à moins de 400 mètres de la ligne d’arrivée.

« C’est un peu comme un jeu en fait »

A l’arrivée, Pogacar a commenté, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Aujourd'hui, on était tranquille pendant 2 heures. Ensuite, les sprinteurs dans la courte montée se sont montrés super rapides, le groupe s'est partagé. Dans la dernière montée, il y a eu l'attaque de Mikkel Honoré, je l'ai suivi et j'ai vu qu'il y avait un écart. Geraint Thomas a suivi et on a maintenu notre effort. Mieux vaut être devant que de rester dans le peloton. Donc c'était une bonne journée. Je n'ai jamais cru qu'aujourd'hui était une étape que je pouvais gagner. A la fin, il ne restait que 400 mètres je crois (200 mètres), mais c'est une distance tellement longue ! On était encore loin de l'arrivée. C'est un peu comme un jeu en fait, comme à l'époque des amis où on s'attaquait sur le plat et dans des petites montées. Mais cela reste un bon effort pour moi, et c'était bien de forcer un peu sur les jambes ».

Il gagnerait à cibler ses attaques dans la perspective du doublé Giro-Tour…

Comme analysé par le10sport.com, il était prévisible de voir Pogacar à l’attaque très vite dans ce Tour d’Italie, sachant que son intérêt est d’écraser la course au plus vite pour ensuite gérer ses efforts afin de garder de la fraîcheur en vue du Tour de France. Suivant cette optique, ces offensives les deux premiers jours étaient logiques compte du relief accidenté de ces deux étapes, la deuxième lui permettant d’ailleurs de faire une première différence de 30 secondes sur ses premiers rivaux. En revanche, l’attaque dans le final hier n’avait aucun sens tant il était certain que le champion slovène allait se faire revoir, et que quand bien même cela n’aurait pas été le cas, il aurait gardé au maximum une poignée de secondes d’avance. Certes, Pogacar n’aura pas grillé beaucoup de cartouches, mais il est évident qu’avec son ambition d’un doublé Giro-Tour, il pourrait en faire trop à multiplier des attaques sans véritable intérêt sportif.

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