Depuis plusieurs jours, Patrick Lefévère, le patron de l’équipe Soudal-Quickstep, a radicalement changé sa communication au sujet de son champion français Julian Alaphilippe, ainsi qu’au sujet de son avenir, lui qui avait régulièrement pointé depuis six mois son manque de résultats depuis deux ans. Comment expliquer un tel changement de cap ? Analyse.
Alors que depuis plusieurs mois il avait régulièrement pointé du doigt le manque de résultats de son champion Julian Alaphilippe, mettant cette absence de victoire en comparaison du salaire qu’il lui versait, des propos qui dessinaient un gros point d’interrogation sur l’avenir du Français malgré sa dernière année de contrat, Patrick Lefévère, le patron de l’équipe Soudal-Quickstep, a nettement changé son fusil d’épaule ces derniers jours, adoptant un ton radicalement différent sur le sujet.
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— le10sport (@le10sport) July 20, 2023
« Julian est un membre de notre famille »
Dans les colonnes du quotidien flamand Het Nieuwsblad, le boss de la formation belge a par exemple affirmé : « J'ai lu dans la presse l'intérêt de Total Energies, mais à ce que je sais, ça n'a rien à voir. Pas question d'envisager cela pour le moment. Pour être clair, Julian est toujours précieux au sein de notre équipe. Il reste le coureur le plus populaire en France et la personne la plus charmante des soirées d'équipe. Même si bien évidemment, je l'ai dans l'équipe pour gagner des courses, pas pour être charmant ». Quelques heures plus tard, il affirmait aux médias français : « Julian était déçu en Espagne, il s’attendait à mieux sur ce départ après son bon Critérium du Dauphiné. Nous aussi on attendait mieux. Mais malheureusement il n’était pas dans la forme qu’il voulait. Je le constate. 95 % du peloton, au final, n’est pas où il voulait être. Car il y a aujourd’hui deux monstres qui sont au-dessus. (…) Il est celui qui essaie le plus. Mais il n’est pas bête hein, quand il essaie comme samedi, et qu’il voit que ça ne laisse pas partir, il se garde de l’énergie pour les derniers jours. (…) Est-ce envisageable de le libérer en fin de saison ? Vous êtes tous un peu tarés, non ? J’ai dit il y a deux ans que je n’étais pas content, et ça va me poursuivre toute ma vie ou quoi ? Cela fait deux ans (en fait cette année, NDLR), vous n’avez pas autre chose à demander ? Julian est avec nous depuis qu’il a 17 ans, c’est un membre de notre famille. Je pense qu’il va rester avec nous. Il a un contrat jusqu’en 2024 ».
Pourquoi un tel changement de cap
Comment expliquer ce changement de cap radical de Patrick Lefévère ? Si l’on peut tout à fait imaginer que le boss de l’équipe belge a noté et apprécié à quel point Julian Alaphilippe avait donné le maximum pour retrouver son top niveau, à quel point aussi il se bat sur les routes du Tour, et à quel point sa popularité est grande dans le pays, la principale raison pourrait être ailleurs. D’une part, Lefévère a probablement noté qu’en affichant son mécontentement sur le manque de résultats du Français, en laissant filtrer le message qu’il pourrait le laisser partir à un an de la fin de son bail, il se mettait en situation de faiblesse pour négocier un éventuel rachat par une autre équipe de sa dernière année de contrat. Il est d’ailleurs intéressant de noter la légère nuance mise malgré tout par Lefévère lorsqu’il lance : « Julian, je pense qu’il va rester avec nous. Il a un contrat jusqu’en 2024 ». D’autre part, le boss de la Soudal-Quickstep a également bien noté que le coureur français ne souhaitait pas partir en fin de saison. Dans ces conditions, il est probablement préférable de retrouver un discours positif.