Cyclisme : Alaphilippe au Tour ? La clé décisive n’est pas livrée…
Alexandre Higounet

Alors que depuis quelques heures et l’appel public de Remco Evenepoel à son intention, l’hypothèse d’une présence de Julian Alaphilippe au Tour en soutien du champion belge apparaît sur la table, une inconnue de taille reste encore à lever pour qu’un tel scénario se concrétise. Analyse.

Depuis la sortie médiatique de Remco Evenepoel à l’arrivée de Paris-Nice dimanche, le scénario d’une présence de Julian Alaphilippe au Tour de France occupe le devant de la scène, alors qu’il était programmé que le Français ne dispute pas la Grande Boucle cet été et se concentre sur le Giro. Evenepoel avait en effet indiqué : « Les jours où on n'a pas eu de problème, l'équipe a vraiment fait du bon boulot. On était venus avec des coureurs capables de creuser des gros écarts sur le contre-la-montre par équipes mais on a eu un peu de malchance avec le vent qui a tourné. Je pense que l'équipe a répondu présent, les costauds, Yves (Lampaert), (Casper) Pedersen et (Gianni) Moscon m'ont guidé les premiers jours, puis (Mattia) Cattaneo, (Louis) Vervaeke et Ilan (Van Wilder) ont dû faire le boulot ensuite. Tout le monde a travaillé comme il le devait. Pour le Tour de France, il y aura (Mikel) Landa en plus et peut-être un Julian (Alaphilippe) que j'aimerais bien avoir moi. Je pense que l'équipe sera encore plus forte que cette semaine ».

Si Lefévère ouvre la porte, qu’en pense Alaphilippe de son côté ?

Interrogé sur RMC quelques heures plus tard, Patrick Lefévère, le patron de la Soudal-Quickstep, n’a pas exclu ce changement de cap, tout en mettant une condition liée à la forme du champion français, qui ne s’est guère montré rassurant sur Tirreno Adriatico : « La sélection se fait fin juin. De sûr, s'ils sont en bonne santé, il y aura Evenepoel, Landa, Cattaneo et Van Wilder. Ça laisse encore quelques places à prendre. Il faudra d'abord qu'il remplisse les objectifs qui lui sont fixés. Et en particulier qu'il soit très bon sur le Tour d'Italie ». 

« Après le Giro, j’aimerais bien récupérer pour les JO »

Pour autant, un élément décisif manque encore dans l’équation : la position de Julian Alaphilippe lui-même. Jusqu’à maintenant, le Français a toujours indiqué que disputer le Giro était son choix et qu’il n’avait pas l’intention d'aller au Tour si c’était pour rester au service de Remco Evenepoel, surtout avec la présence des Jeux Olympiques quinze jours après l’arrivée. A l’occasion d’un entretien à Vélo Magazine, Alaphilippe avait ainsi lancé : « Ce changement de programme, c’est une décision qui vient d’abord de moi-même et qui a été validée par mon équipe. Si vous reprenez mes interviews d’il y a quelques années, quand je portais le maillot jaune ou quand j’étais champion du monde, vous pouvez lire que j’éprouvais une très grande envie de disputer le Tour d’Italie et je l’ai répété cet hiver au staff. Dès lors que mon but premier cette année était de revenir à mon meilleur niveau et de me présenter à 100% de mes capacités au Tour des Flandres, ça fait du bien à la tête de savoir que j’enchaînerai avec le Giro et que je n’aurai pas la pression du Tour ». Et surtout, le champion français n’a pas nié que la présence des JO à Paris était aussi entrée dans l’équation, sachant que la quête de l’or olympique apparaît difficilement compatible avec un Tour disputé à bloc au service d’Evenepoel : « Une médaille à Paris ? J’espère ! Déjà, il faudra être sélectionné. Il n’y a que quatre places pour cette course. Après le Giro, j’aimerais bien récupérer et m’entraîner pour les JO ». Pour que Remco Evenepoel dispose de l’aide de Julian Alaphilippe sur le Tour, il va donc devoir le convaincre. D’où peut-être, déjà, son appel du pied public en direction du champion français.

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