Ce mercredi, la première explication dans les Pyrénées aura lieu. Au même titre que les Alpes, ce massif montagneux a écrit la légende du Tour de France depuis sa première apparition en 1910 grâce à une idée d'Henri Desgranges. Cela fait maintenant plus d'un siècle que les coureurs parcourent les cols, écrivant les plus belles pages de la course cycliste. Retour sur cinq moments mythiques dans les Pyrénées.
Ce mardi, les coureurs engagés dans le Tour de France ont eu un avant-goût de ce qui les attend dans les Pyrénées. La 17ème étape de cette édition offrira un savoureux enchaînement de cols de première catégorie. Le peloton traversera les routes maculés des exploits passés. Car la légende du Tour de France s'est aussi écrit dans ce massif montagneux, au sud de la France. Si les Pyrénées sont apparus dans le parcours de cette course cycliste, c'est grâce à une idée originale d'Henri Desgranges et de son collaborateur Alphonse Steines. Une initiative qui avait crée une vive polémique lors de sa première apparition en 1910. Longue de 336km, l'étape reliant Luchon à Bayonne est considéré, à ce jour, comme l'une des plus difficiles de l'histoire. Victorieux de cette course après avoir gravi les cols de Peyresourde, d'Aspin, du Tourmalet et d'Aubisque, Octave Lapize a eu cette phrase rentrée dans l'histoire du Tour de France : « Vous êtes des assassins. Oui, des assassins ! ». Depuis, les Pyrénées sont devenus un passage obligatoire. Retour sur cinq moments mythiques.
? Stage 17 / Étape 17 ?? Saint-Gaudens ? @Peyragudes? 129,7 km⏰ 13:15 CEST > 16:50 CEST⛰ 1x 2⃣c, 3x 1⃣c? km 32,9#TDF2022 pic.twitter.com/KPcBTxljFB
— Tour de France™ (@LeTour) July 20, 2022
La démonstration d'Eddie Merckx en 1969
La première victoire d'Eddie Merckx sur le Tour de France a eu lieu en 1969. Agé de 24 ans, le Cannibale avait construit sa victoire sur la route menant à Mourenx. Fâché par l’annonce du départ d’un équipier pour une autre équipe, le Belge avait passé ses nerfs sur son vélo. Résultat, plus de huit minutes d'avance sur ses concurrents à l'arrivée. En tête au sommet du Tourmalet, il avait continué sur sa lancée en gravissant avec aisance le col du Soulor et de l'Aubisque. « On me demande souvent de classer mes exploits, c'est difficile évidemment, mais je pense que cette étape Luchon-Mourenx du Tour 1969 a été un moment à part. À Mourenx j'avais huit minutes d'avance… Je crois que je n'ai rien réalisé de semblable d'autant qu'après ma chute de Blois quelques jours plus tard, je n'ai jamais retrouvé mes véritables capacités en montagne » a récemment confié Merckx.
La terrible chute de Luis Ocana
Vainqueur de la Vuelta en 1970, Luis Ocana arrive avec de grandes ambitions sur le Tour de France. Le coureur espagnol confirmait sa grande forme, prenant l'ascendant sur la légende Eddie Merckx. Maillot jaune avant d'aborder les Pyrénées, il a vu son destin basculer dans la descente du col de Menté. Dans des conditions dantesques marquées par une pluie qui se déchaîne et un ciel sombre, Ocana chutait lourdement. Il se relève une première fois avant d'être percuté lourdement par Joop Zoetemelk. Victime d'un traumatisme crânien et de multiples contusions, il était, cette-fois, contraint de laisser filer son maillot jaune. Victorieux ce jour-là, Merckx refusa de porter le maillot jaune par respect pour son vaillant concurrent, qui finira par remporter le Tour de France en 1973.
Le drame Fabio Casartelli
Le Tour de France a connu son lot de drames. Le décès de Tom Simpson dans les pentes du Mont Ventoux est resté dans la triste légende de la course, tout comme celui de Fabio Casartelli, victime d'une terrible chute dans la descente du Portet-d'Aspet. Le 18 juillet 1995, dans les Pyrénées, l'Italien était présent dans le peloton lorsqu'une chute poussait plusieurs coureurs à terre, dont Casartelli. Visage ensanglanté, recroquevillé, le coureur de la formation Motorola ne se relèvera pas. Transporté vers l'hôpital de Tarbes, il décédera avant son arrivée. Son décès a provoqué une onde de choc, mais aussi une prise de conscience. Depuis l'UCI a rendu le port du casque obligatoire dans les courses.
Au cœur des scandales, Pantani marque les esprits au plateau de Beille
Le Tour de France 1998 est resté dans les annales, non pas en raison d'exploits retentissants, mais en raison de scandales de dopage. L'affaire Festina avait provoqué un tremblement de terre au sein du peloton. La découverte d’un dopage organisé dans l’équipe de Richard Virenque, avait déclenché un énorme scandale, relaguant au second plan la course cycliste. A noter toutefois l'exploit de Marco Pantani au plateau de Beille. Le pirate italien détient toujours le record de l'ascension la plus rapide avec 43 minutes et 30 secondes. Pantani remportera le Tour de France en 1998, avant que de nouveaux soupçons apparaissent sur son cas, notamment au moment de son décès en 2004.
L'exploit de Thibaut Pinot au Tourmalet
2019 aurait pu être l'année de Thibaut Pinot. En grande forme, le coureur de la Groupama-FDJ était idéalement placé au général grâce notamment à son exploit sur les pentes du Tourmalet. Le Français avait pris le meilleur sur Emanuel Buchmann, Julian Alaphilippe, Steven Kruijswijk et Egan Bernal pour remporter une nouvelle étape prestigieuse sur le Tour de France. Une performance indissociable des exclamations de son directeur sportif Marc Madiot : « Allez Thibaut ! Allez mon grand ! T'es grand aujourd'hui ! ». Ayant fait la meilleure impression lors des étapes de montagne, Pinot avait les capacités de monter sur la plus haute marche du podium avant qu'une déchirure à la cuisse vienne briser son élan. Il abandonnera lors de la 19ème étape, en larmes.