Cyclisme - Tour de France : Il livre une nouvelle explication sur la défaite de Vingegaard face à Pogacar
Alexandre Higounet

A l’heure où Jonas Vingegaard lance son opération reconquête pour 2025, avec l’objectif de lutter à nouveau d’égal à égal avec Tadej Pogacar, Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, avance un argument plausible pour expliquer la domination subie par le Danois en juillet 2024.

L’an dernier, Jonas Vingegaard a été largement dominé par Tadej Pogacar sur les routes du Tour de France, terminant deuxième à plus de six minutes du champion slovène. Si le Danois a livré ces dernières semaines une explication très convaincante pour expliquer cet écart, mettant en avant un gros déficit de masse musculaire, et donc de force, et donc au final de watts, lié à sa longue hospitalisation suite à sa grave chute au Tour du Pays Basque, Christian Prudhomme a livré pour sa part une lecture des événements différente, sans pour autant qu’elle soit contradictoire.

« Quand Vingegaard a gagné au Lioran, on a vu chez lui ressortir la peur rétrospective »

A l’occasion d’un entretien accordé à Eurosport, le boss du Tour du France a en effet déclaré, au sujet de la domination outrageuse de Pogacar en 2024 : « Ai-je partagé le sentiment exprimé par Bardet qu’il avait parfois la certitude au départ d’une course que Pogacar allait gagner ? Dans la dernière semaine du Tour, oui. Mais j'ai cru à la théorie de la bascule au Lioran (Pogacar s’était fait revoir par Vingegaard dans le final de l’étape, et le Danois l’avait emporté, ndlr). Vraiment. Non pas simplement sur l'arrivée mais sur l'attaque de Pogacar dans le Puy Mary et sur le fait que dans le Col de Perthus, Vingegaard a eu la capacité de revenir. Et puis, ensuite, au sprint alors que Pogacar était imprenable a priori dans ce genre d'arrivée. Ce jour-là, on a vu chez Vingegaard la peur rétrospective quand il gagne. Ça m'a vraiment frappé, il s'est dit : "J'ai gagné l'étape mais comment est-ce possible ?" Se disant : "J'ai failli être encore plus sérieusement blessé, je suis revenu et je gagne". Je me demande, alors que je l'analysais comme une bascule, si au contraire il n’avait pas déjà d'une certaine manière fini son Tour de France ».

Un argument psychologique qui peut s’entendre

L’argument psychologique avancé par Prudhomme apparaît pertinent, car il est évident qu’en dominant ce jour-là Pogacar, après tous les efforts consentis pour revenir suite à sa terrible chute début avril, Jonas Vingegaard pouvait plus ou moins consciemment libérer le sentiment d’avoir rempli son objectif et lâcher un peu de lest mentalement. Un élément dont il devra se servir pour revenir le couteau entre les dents en 2025.

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