Cyclisme : Révélation à 30 000€ sur Alaphilippe
Thibault Morlain

Après le Tour de France vient la période des différents Critériums. Et pour les organisateurs de ces courses, l’objectif est de faire venir les plus grands coureurs, les plus grandes stars. Toutefois, tout cela a à un prix. Ces dernières années, Julian Alaphilippe est devenu la coqueluche du cyclisme français et forcément, pour le faire venir sur une course, il fallait sortir le chéquier. 

Fini le Tour de France, d’ici quelques semaines, c’est le Tour d’Espagne qui s’élancera. En attendant, les coureurs continuent de garder la forme et prennent le départ de certaines courses. L’été est notamment le théâtre des différents Critériums à travers la France. Des courses qui peuvent réunir certaines des plus grandes stars du peloton. Mais cela est de plus en plus compliqué pour les organisateurs, que ce soit à cause des exigences des équipes, mais aussi des prix pour convaincre les stars qui se sont montrées sur le Tour de France, que ce soit Tadej Pogaçar ou encore Julian Alaphilippe qui est devenu le chouchou des Français après avoir fait vibrer tout un pays sur la Grande Boucle lors des précédentes éditions alors qu’il n’était pas là en 2022. 

« Les temps ont changé »

Organisateur de l’AVCA, critérium qui se déroule du côté d’Aix, Jean-Daniel Beurnier a ainsi expliqué à La Provence ce dimanche : « Les temps ont changé. La densité du calendrier international et les réticences des directeurs sportifs à libérer leurs coureurs compliquent les choses. Les critériums d’après-Tour, populaires attractions du cyclisme, sont aujourd’hui regardés d’un mauvais oeil par les managers des équipes pros, lesquels estiment que les coureurs ont mieux à faire, même si cela sert la promotion du cyclisme. Les freins posés par les patrons des équipes pros ne risquent-ils pas de menacer l’existence même des critériums cyclistes ? ». 

« Qui paie les coureurs toute la saison, les équipes ou les organisateurs de critérium ? »

La guerre est ainsi déclarée entre les organisateurs et les formations. Cédric Vasseur, manager de Cofidis, a alors tenu à répondre, confiant : « Qui paie les coureurs toute la saison, les équipes ou les organisateurs de critérium ? Les salaires ont connu une grosse inflation alors les contreparties sont aussi plus importantes. Quand on signe un coureur, c’est d’abord pour qu’il performe sur les épreuves principale UCI et pour cela, il a besoin aussi de récupérer ». « Nous continuons de mettre à disposition nos coureurs, mais de manière limitée car on sait ce que représentent les critériums pour le cyclisme français. Les équipes françaises sont d’ailleurs de bonnes élèves dans ce secteur », a tout de même souligné Cédric Vasseur

Alaphilippe, c’est 30 000€ 

Mais l’aspect financier entre également en jeu et complique la tâche des organisateurs. Jean-Daniel Beurnier a alors ajouté : « On a galéré davantage cette année pour toucher des champions peu disponibles ou devenus inaccessibles financièrement ». Des prix qui augmentent notamment pour Julian Alaphilippe. Grâce à ses performances sur le Tour de France, le double champion du monde a vu sa cote exploser. « En 2019, Alaphilippe coûtait 20 000€ au départ puis, vu son Tour, sa cote est passée à 25 000€ et au final, c’était 30 000€ », assure un proche du peloton. Un prix qui était alors quasiment deux fois plus élevé que Tadej Pogaçar (15 000€), pour Romain Bardet, il fallait alors prévoir 10 000€, quand il fallait 8 000€ pour David Gaudu

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