Alors qu’il vise désormais une victoire à Liège Bastogne Liège après son doublé triomphal Tour des Flandres-Paris Roubaix, Mathieu Van der Poel sait que la tâche s’annonce extrêmement ardue, a fortiori avec la présence de Tadej Pogacar au départ. Mais le champion du monde hollandais a un plan précis en tête…
A l’arrivée, quelques minutes après son triomphe lors de Paris-Roubaix, qu’il venait de survoler pour décrocher sa deuxième victoire d’affilée, une semaine seulement après en avoir fait de même sur le Tour des Flandres, Mathieu Van der Poel tournait déjà son regard vers Liège-Bastogne-Liège, le prochain Monument qu’il vise, lui qui en a déjà gagné trois sur cinq (Milan San Remo, Tour des Flandres, Paris-Roubaix) : « Liège ? J’y serai. Je regrette juste que certains adversaires manquent à l’appel, mais je veux m’y essayer, tenter de gagner, même si je sais que ce ne sera absolument pas facile malgré le niveau qui est le mien actuellement ».
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— le10sport (@le10sport) April 2, 2024
Comment battre un grand grimpeur comme Pogacar ?
Le défi s’annonce en effet de taille, car à Liège, Van der Poel devra affronter un Tadej Pogacar au sommet de sa forme, et son profil n’étant pas celui d’un grimpeur, il aura beaucoup de mal à tenir la roue du Slovène dans les longues montées du parcours. Adri Van der Poel, le père du champion hollandais, et ancien grand coureur des années 80, se montrait d’ailleurs très réaliste dans les colonnes de l’Equipe : « Ces attentes viennent de l’extérieur, de la presse je pense. Il faut d’abord voir comment il se remettra de Paris-Roubaix. Je pense que l’Amstel devrait fonctionner. Pas forcément pour gagner, mais pour y jouer un rôle. Liège, c’est complètement une autre histoire. Finir dans les cinq premiers à Liège, ce serait déjà pour lui la même chose que de gagner à Roubaix. En tout cas, il devrait pouvoir profiter de sa forme et de l’euphorie du moment ».
« Pogacar devra atteindre seul la ligne d’arrivée… »
Au sein de l’équipe Alpecin-Deceuninck, on a bien conscience de cette difficulté, comme l’a expliqué Christoph Roodhooft, le directeur sportif de la formation hollandaise, dans les colonnes du Het Nieuwsblad : « A Liège, nous devons réfléchir davantage au parcours et à l’opposition. Ce sera quelque chose de différent par rapport à Paris-Roubaix. Normalement, personne ne peut jouer homme à homme contre Tadej Pogacar, mais le Mathieu de la dernière heure à Roubaix était bien meilleur que celui des Flandres ». Et le boss d’Alpecin-Deceuninck d’ajouter : « Si cette tendance se poursuit un certain temps, alors je pense que beaucoup de choses seront possibles. Mais de toute façon, Pogacar devra atteindre seul la ligne d’arrivée ». Entre les lignes, on peut comprendre quelle sera la stratégie de Mathieu Van der Poel à Liège, à savoir s’accrocher au maximum dans la roue de Pogacar tout au long de la course pour l’amener vers un duel au sprint à l’arrivée, et miser sur la pointe de vitesse supérieure du champion hollandais pour l’emporter.