Cyclisme : Girmay, grande première
La rédaction

Immense vainqueur de la course Gand-Wevelgem, l’Erythréen Biniam Girmay est entré dans l’histoire du cyclisme en devenant le premier africain à remporter une classique flandrienne, avec tout le prestige que l’on porte à ces grands rendez-vous annuels.

Coureur émérite et grand espoir de l’équipe Intermarché Wanty-Gobert, le coureur n’a que 21 ans et s’inscrit par ce succès, dans le futur. Il disputera en mai prochain son premier grand tour avec le Giro et pourrait même, y nourrir de nouvelles ambitions sur plusieurs étapes. Avant lui et à leur manière, d’autres cyclistes étaient déjà rentrés dans l’histoire des grandes premières.

Une montée en puissance confirmée

N’ayant pas vu sa femme et sa fille depuis près de trois mois, ces dernières étant restées en Eyrthrée, les semaines commençaient à être longues pour l’ancien pensionnaire de l’équipe française Delko. Après une prometteuse douzième place sur Milan-San Remo, Girmay ne souhaitait qu’une chose et rentrer au bercail pour couper après cette première partie de saison animée. Persuadé de ses forces, son directeur chez sa formation belge actuelle entendait lui, bien profiter des bonnes jambes démontrées sur la « Primavera ». 
Non prévu dans un premier temps dans les Flandres, c’est après une longue discussion et un billet repoussé au lundi suivant que Biniam Girmay acceptait de prendre le départ de la classique belge. Le reste n’est qu’historique et entre directement au rang des belles histoires du sport.

Après une course animée et une sortie de quatre hommes déjà présents à l’avant au sein du groupe des principaux favoris, Girmay savait à quelques mètres de la ligne qu’il pouvait obtenir un podium. Pour ce sprint à quatre, se dressaient face à lui de sacrés coursiers avec Christophe Laporte, Jasper Stuyven et Dries Van Gestel. Les deux premiers faisaient grâce à leur expérience et leur puissance en sprint, figures de grands favoris. 

Une étiquette balayée d’un revers de manche par Girmay qui, après 250 kilomètres, trouvait les ressources nécessaires pour lancer le sprint à plus de 200 mètres de la ligne et résister au retour du français Laporte, deuxième en ce dimanche ensoleillé sur les routes des Flandres. 

La course d’une vie pour Girmay, quelques mois après être devenu vice-champion du monde juniors et une maturité qui continue d’impressionner. Au départ du Giro en mai prochain, il pourrait continuer de franchir les étapes et confirmer tout le bien que l’on pense de lui depuis plusieurs années. 

S’exporter à l’international est plus délicat dans certaines disciplines que d’autres. Dans le monde du divertissement et plus particulièrement du poker, il peut être très facile de profiter de sa passion à l’étranger et d’y garder son niveau de jeu. Pour le cyclisme, les choses ne sont généralement pas aussi simples. L’absence de la famille, la non-connaissance de la langue au sein de l’équipe ou encore le changement des habitudes sont historiquement des freins à la performance, aussi talentueux que le coureur puisse être. Une chose qui ne semble toutefois pas perturber Girmay, comme quelques autres coureurs de renom auparavant…

Bernal a ouvert la voie

Depuis plusieurs décennies, les Colombiens et les Sud-américains globalement, ont prouvé à quel point ils pouvaient s'immiscer parmi, avant de devenir incontestables au sein de la caste des meilleurs grimpeurs de la planète. En remportant le Tour de France 2019, Egan Bernal avait lui, poussé cette caste un peu plus haut, prouvant qu’en plus de coups d’éclat, la gestion était désormais une qualité comptée. Il devenait le premier Colombien à remporter la plus grande course cycliste du monde, quelques semaines après son voisin équatorien Richard Carapaz et son succès sur les routes du Tour d’Italie. 

Parmi les autres pionniers et précurseurs de la grande reine, on pense naturellement à Yukiya Arashiro, le premier Nippon à terminer les trois grands tours en 2015 avec les couleurs françaises d’Europcar. En 2014, un autre asiatique, Ji Cheng devenait pour sa part le premier chinois à effectuer le Tour de France. Surnommé le tueur d’échappées par ses pairs, il avait été d’une grande aide pour la formation Giant-Shimano cet été-là.

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