Wimbledon : «Ce sont tous des charlatans»
Jules Kutos-Bertin -
Journaliste
Tout petit, je m’étais promis d’avoir un métier en accord avec le football. Très vite, j’ai pris conscience que mes pieds ne suffiraient pas pour m’emmener là où je le voulais alors le journalisme est devenu une évidence.

Alors qu’elle n’a démarré que lundi, cette édition de Wimbledon fait déjà parler d’elle. Entre les cas de Covid et l’absence des Russes et des Biélorusses, l’organisation de la quinzaine londonienne est occupée. Eliminé dès le premier tour, Fabio Fognini a allumé le tournoi anglais, se plaignant de la non-attribution de points. 

Ce tournoi de Wimbledon vient seulement de débuter qu’il a déjà des allures de fiasco. Quelques semaines après un Roland-Garros bien géré par Amélie Mauresmo, les organisateurs de la quinzaine anglaise savaient pertinemment qu’ils allaient être au pied des critiques en raison des décisions prises. Et comme si cela ne suffisait pas, Wimbledon vient d’être frappé par une épidémie de Covid. Candidat affiché au titre, Matteo Berrettini a été déclaré positif à quelques heures de son entrée en lice.

Wimbledon comme Roland-Garros ?

Une situation qu’ont connu certains joueurs à Roland-Garros… « Je ne veux pas sous-estimer l'effet Covid. Le Covid, maintenant, est entré dans les moeurs, il y a les vaccins etc. Si on repart dans des trucs, moi, je n'y vais pas ! À Roland, il y a eu une épidémie de Covid, personne n'en a parlé », a lâché Alizé Cornet, avant de préciser : « Dans les vestiaires, tout le monde l'a eu et on n'a rien dit. Quand ça sort dans la presse, sur des grands joueurs comme ça, ça va commencer à mettre le feu au lac partout et ça, ça m'inquiète un peu ». La joueuse française est claire, elle ne voulait pas se pénaliser : « Quand on voit que Krejcikova se retire en disant j'ai le Covid, et que tout le vestiaire est malade. À un moment donné… On a peut-être toutes eu la grippe. À Roland, oui, je pense qu'il y a eu quelques cas et que c'est un accord tacite entre nous. On ne va pas s'autotester pour se mettre dans la merde ! Après, j'ai vu des filles porter des masques, peut-être parce qu'elles savaient et ne voulaient pas refiler ».

« Une pointe au cœur » pour le clan Medvedev

En plus des cas de Covid, Wimbledon doit subir les conséquences de l’exclusion des joueurs russes et biélorusses. Pour frapper fort en réponse au conflit entre l’Ukraine et la Russie, les dirigeants du tournoi ont décidé de ne pas les inviter. Une décision que regrette Gilles Cervara, l’entraîneur de Daniil Medvedev. « Une fois qu'on a su qu'il ne pourrait pas disputer Wimbledon, c'est quelque chose auquel on se fait. Toutes les projections se tournent vers autre chose pour gérer la situation. Mais quand j'ai vu le tirage au sort vendredi, c'est vrai qu'il y a eu une pointe au coeur à voir qu'il n'est pas dans le tableau alors qu'il aurait dû y être », confie le coach du numéro 1 mondial dans des propos rapportés par L’Equipe

« Nous sommes tous venus ici comme des idiots alors que nous aurions dû boycotter le tournoi »

Et pour ne pas trop pénaliser les joueurs russes et biélorusses, Wimbledon a décidé, en accord avec l’ATP, de ne pas accorder de points aux différents classements. Pas du goût de Fabio Fognini, battu au premier tour par le Néerlandais Tallon Griekspoor… « Ce sont tous des charlatans. Nous sommes tous venus ici comme des idiots alors que nous aurions dû boycotter le tournoi. L’ATP a pris une mauvaise décision, celle de retirer les points ! Donc nous sommes tous venus ici pour un tournoi qui ne compte pas ! Et l’ATP l’a fait, de surcroît, sans nous en informer », se plaint l’Italien dans des propos relayés par We Love Tennis. Reste à savoir si le reste du circuit le soutiendra dans ces paroles.

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