Tennis : L'héritage de Federer bafoué, fin du revers à une main dans le top 10
Alexis Poch -
Journaliste
Titulaire d'un Master en journalisme sportif, je suis tombé amoureux du tennis dès l'enfance et j'ai toujours aimé lire les belles histoires de ce sport. Aujourd'hui, je souhaite les raconter, profiter de ma passion à fond et être au plus proche des as du circuit.

Cette semaine, le classement ATP a subi un incroyable bouleversement puisque Stéfanos Tsitsipas est sorti du top 10 pour la première fois depuis 2019. Le Grec était depuis un moment le dernier membre de ce fameux top à avoir un revers à une main, un coup qui devient de plus en plus rare sur le circuit. Pour la première fois de l'histoire, il n'y a donc aucun joueur possédant un revers à une main dans le top 10, un changement d'ère qui rappelle à quel point ce coup légendaire a traversé les époques.

De nombreuses légendes du tennis ont marqué de leur empreinte ce jeu grâce à un coup qui faisait autrefois la quasi-unanimité : le revers à une main. Aujourd'hui espèce en voie de disparition, il existe très peu de joueurs dans le top 100 qui le jouent encore de cette façon. Au fil du temps, le coup a un peu laissé sa place et parmi la jeune génération, les exemples sont ne sont pas nombreux...

Un jeu en constante évolution

Lors de la publication du premier classement ATP de l'histoire en 1973, il n'y avait qu'un seul joueur possédant un revers à deux mains. C'est dire si la différence est énorme 50 ans plus tard... Au fil des époques, le tennis évolue et forcément l'histoire récente a vu un jeu un peu différent où la puissance domine les débats. Pour un revers à une main forcément, l'adaptation est difficile. « Ça me fout un coup ! Mes idoles étaient (Stefan) Edberg puis (Pete) Sampras… Je ne pense pas que ce soit la fin, mais ce n’est pas illogique, sur le très haut niveau, qu’il n’y en ait plus : c’est une conséquence d’un jeu de plus en plus stéréotypé sur le circuit. Du fond, les mecs sont injouables. Les appuis, les cuisses qu’ils ont, la manière dont ils se déplacent… Même les très grands bougent de manière incroyable, comme les joueurs d’1,80 m d’il y a vingt ans » regrettait Nicolas Mahut dans les colonnes de L'Equipe il y a peu de temps, qui possède un revers à une main.

Un coup devenu trop faible ?

Beaucoup plus tactique auparavant, le tennis a permis à bon nombre de joueurs au revers à une main de s'exprimer au plus haut niveau, à commencer par Roger Federer. Mais ce coup du Maestro restait tout de même un point faible quand on le pilonnait et Rafael Nadal l'avait d'ailleurs bien compris. A la suite de ses récents résultats en demi-teinte, Stéfanos Tsitsipas a quitté le top 10 et s'est exprimé sur le sujet. « C’est un coup plus amusant, j’ai essayé les deux quand j’étais enfant. On peut dire que le revers à deux mains vous donne peut‐être plus de contrôle, mais rien n’est comparable avec le revers à une main dans la manière d’ouvrir les angles et de ressentir la balle. Cela m’a beaucoup aidé sur terre battue et je dois beaucoup à ce coup. Je serai toujours fidèle et représenterai ce que j’ai choisi » a-t-il réagi.

11 représentants dans le top 100

S'il n'y a désormais plus aucun joueur au revers à une main dans le top 10, l'addition est aussi salée dans l'ensemble du top 100. En effet, à l'heure actuelle, seuls 11 joueurs font parler leur revers à une main sur le circuit, avec plus ou moins de succès. Outre Stéfanos Tsitsipas, on peut aussi parler de Grigor Dimitrov (13ème mondial), Stan Wawrinka, Dominic Thiem par exemple. Mais un paramètre semble important à noter : seul Lorenzo Musetti (21 ans) fait partie de cette jeune génération à garder le revers à une main. Les autres sont tous trentenaires ou presque...

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