Tennis : La Sinnermania prend forme, le circuit est prévenu
Alexis Poch -
Journaliste
Titulaire d'un Master en journalisme sportif, je suis tombé amoureux du tennis dès l'enfance et j'ai toujours aimé lire les belles histoires de ce sport. Aujourd'hui, je souhaite les raconter, profiter de ma passion à fond et être au plus proche des as du circuit.

Nouveau vainqueur en Grand Chelem, Jannik Sinner a triomphé dimanche à l'Open d'Australie après une quinzaine exceptionnelle. L'Italien n'a fait que confirmer qu'il était au niveau pour jouer les plus grands titres, une belle réponse à ceux qui disaient qu'il ne pouvait pas encore rivaliser au niveau physique. C'est surtout mentalement qu'il a ébloui en parvenant à rester calme après un début de finale raté pour lui.

Jannik Sinner ne cesse de faire parler de lui depuis sa grande victoire à l'Open d'Australie. C'est même toute l'Italie entière qui le propulse au sommet alors qu'il y a quelques mois, certains médias lui reprochaient son absence en Coupe Davis. Mais après une attente de presque 48 ans pour ce pays, l'heure est bien à la fête. D'ailleurs, certains observateurs ne manquent pas de se lâcher un peu puisque tout le monde a hâte de connaître la suite de l'histoire.

Un tennis en évolution

Catégorisé comme un joueur qui frappe très fort depuis sa ligne de fond sans pour autant faire beaucoup de variations, Jannik Sinner a prouvé qu'il avait fait les progrès nécessaires pour prétendre un jour gagner un Grand Chelem. L'Italien a désormais beaucoup plus de cordes à son arc et c'est logique de le retrouver dans cette position. « Ses frappes de balle des deux côtés. Face à lui, tu ne peux pas choisir d'aller sur le coup droit ou sur le revers. À une certaine vitesse, tu te fais défoncer. Mais, pour battre les meilleurs, il faut être complet. Or il l'est beaucoup plus qu'avant. Il y a un an, tu voyais qu'il pouvait progresser en deuxième balle. Il l'a fait. Il a modifié ce coup, qui est plus compact. On a aussi vu, notamment au Masters, qu'il avait envie de venir davantage au filet. Je ne mets plus Stefanos Tsitsipas, Alexander Zverev ou Rublev dans la même catégorie que lui » déclare par exemple Arnaud Clément, finaliste à l'Open d'Australie 2001.

Pas un coup de chance

Il en faut parfois pour gagner de grands titres mais l'avènement de Jannik Sinner est loin d'être un coup de chance. L'Italien a pris une ampleur incroyable au cours des derniers mois et il n'est pas près de s'arrêter là. « J’étais à Turin pour commenter ses matches, notamment ceux contre Novak, Je m’étais dit que ce gars allait poser de sérieux problèmes à tout le monde et qu’il n’allait pas tarder à frapper à la porte. J’avais prédit qu’il allait remporter un tournoi du Chelem cette année, qu’il s’agisse ou non de celui‐ci. Je pense qu’il va gagner beaucoup d’autres tournois du Grand Chelem dans les années à venir. Maintenant qu’il en a un, il va être inarrêtable » lâche Nick Kyrgios, qui commentait aussi à l'Open d'Australie.

Alcaraz menacé ?

Un peu plus vieux que Carlos Alcaraz, Jannik Sinner s'est construit une belle rivalité avec l'Espagnol ces dernières années. Au-delà de leurs matches qui sont toujours spectaculaires, l'Italien peut clairement rivaliser avec son jeune homologue pour les plus grands titres du circuit. Surtout qu'en ce moment, Alcaraz n'est pas dans sa meilleure période et il a beaucoup de mal à refaire surface. A tel point que certains imaginent déjà l'Italien avoir une meilleure carrière...

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