Tennis : La Fédération tape du poing sur la table après le Roland-Garros des Français !
Dan Marciano -
Rédacteur
Titulaire d'un Master de droit international, je me suis rendu compte au bout de mon parcours universitaire qu'il était important d'évoluer dans un domaine que l'on apprécie. Du jour au lendemain, j'ai décidé de mettre fin au rêve de mes parents, qui voyaient en moi un futur avocat, pour vivre de ma passion : le sport. Depuis, je couvre les mercatos et l'actualité sportive en essayant d'informer au mieux les lecteurs.

Une nouvelle fois, aucun Français n'est parvenu à atteindre la deuxième semaine à Roland-Garros. Directeur technique national, Nicolas Escudé a tiré la sonnette d'alarme après le Grand Chelem parisien et a appelé à une réaction immédiate. Même son de cloche chez deux anciens joueurs français : Guy Forget et Yannick Noah.

L'édition 2021 avait été catastrophique pour les Français à Roland-Garros puisqu'aucun joueur tricolore ne s'était qualifié pour le troisième tour, que ce soit dans le tableau masculin ou féminin. Cette année, le bilan est légèrement mieux, mais loin d'être satisfaisant. Cinq Français ont atteint le troisième tour : Diane Parry, Alizé Cornet, Gilles Simon, Hugo Gaston et Léolia Jeanjean. Tous ont été éliminés aux portes des huitièmes de finale. Rien de surprenant puisque le tennis tricolore est en difficulté depuis plusieurs mois voire années. Pour la première fois depuis vingt ans, aucun n'était tête de série cette année, après le forfait de Gaël Monfils. Et l'avenir à court terme ne s'annonce pas très rose. Censés reprendre le flambeau de la génération Richard Gasquet, Gaël Monfils, Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga, Ugo Humbert et Lucas Pouille sont loin de leur meilleur niveau cette année. Pour reprendre espoir, il faut s'arrêter sur la prometteuse génération 2003/2004. Le quatuor composé d'Arthur Fils, Sean Cuenin, Luca Van-Assche et Giovanni Mpetshi Perricard avaient composé les demi-finales du tournoi junior de Roland-Garros la saison dernière et ont été désignés comme le futur du tennis français. « Ils n'ont rien fait péter... » lâche Nicolas Escudé, sévère mais juste.

« Il va falloir secouer le cocotier »

Directeur technique national, Nicolas Escudé a fait le bilan de cette édition de Roland-Garros : « On ne va pas dire que c'était une première semaine catastrophique, loin de là. On a vu de belles choses, notamment chez les filles, et une renaissance, celle de Gilles Simon. » Malgré quelques bonnes surprises et l'éclosion de certaines joueuses comme Diane Parry ou Léolia Jeanjean, le responsable tire la sonnette d'alarme. « On a de bons joueurs, mais il faut peut-être leur laisser un peu plus de temps. Mais à nous aussi de faire en sorte que ça aille plus vite. Tout le monde, du DTN à l'enseignant de club, doit comprendre pourquoi on en est là aujourd'hui. Et tout le monde (il insiste) doit se poser les bonnes questions, à tous les étages. On s'est probablement reposé sur nos lauriers. Par certaines politiques sportives menées, on s'est peut-être trompé. Il va falloir secouer le cocotier. Remobiliser, redynamiser, passer des coups de balai, c'est certain. Il va falloir que tout le monde prenne la mesure des choses. On ne peut plus se satisfaire de personnes à ¾ temps, non. Le haut niveau, c'est du plein-temps » a confié l'ancien joueur dans un entretien à RMC Sport. 

« Ça fait longtemps qu’il y a des choses à faire »

Mais pourquoi la France peine-t-elle ces dernières années à placer des joueurs parmi les meilleurs ? Dernier vainqueur tricolore à Roland-Garros, Yannick Noah a tenu à répondre à cette question en évoquant l'exemple de Geoffrey Blancaneaux. Vainqueur des internationaux de France junior en 2016 en battant notamment Denis Shapovalov et Felix Auger-Aliassime, il n'a jamais atteint le top 100. « Ça fait longtemps qu’il y a des choses à faire. Geoffrey était très mature en juniors, physiquement. Mais aujourd’hui il n’a pas évolué physiquement. On attendait peut-être beaucoup trop de lui. Roland Garros juniors ne sert pas à grand-chose » a-t-il lâché sur le plateau de Prime Vidéo, mettant l'accent sur le manque de travail au niveau physique. Ancien vainqueur de Coupe Davis, Guy Forget partage le même constat, mais s'attarde sur le travail au quotidien : « Il y a un monde entre les juniors et les seniors. Il faut bosser. Nos jeunes ne sont pas moins forts. Il faut du travail, de la réflexion, de la volonté de ne pas perdre de match ». Le message est passé à la jeune génération.

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