La popularité n'a pas arrangé Robin Soderling. Le Suédois, finaliste de Roland-Garros en 2009, ne fait toujours pas l'unanimité sur les courts parisiens. Ce n'est pas la correction qu'il a infligée au Français Laurent Recouderc qui va l'y aider.Robin Soderling n’a vraiment pas de chance. Pour ses retrouvailles avec la terre battue de Roland-Garros, le Suédois a disputé son premier tour dans une indifférence quasi-totale sur le Court Philippe-Chatrier. La faute au tirage au sort, qui lui a donné l’anonyme Laurent Recouderc, qui malgré le fait d’être Français, n’a pas boosté la présence des spectateurs (6/0 6/2 6/3). Mais surtout à cause de la victoire express de Svetlana Kuznetsova, vainqueur rapide de la Roumaine Sorana Cirstea juste avant le duel franco-suédois. A cette heure de pause-déjeuner (12h30), la majorité du public parisien préférait déguster un hotdog plutôt que de gober les frappes à plat du géant suédois à s’en couper l’appétit. Oui, Soderling n’a vraiment pas de chance, du haut de son statut de finaliste sortant, il n’a pas déchaîné les foules. Ou peut-être que son impopularité est à chercher ailleurs ? «C'est un bon mec, il a juste une personnalité un peu à part. Il a même mûri», coupe Mats Wilander. Le champion fait marcher le soutien patriotique à plein mais il doit se rendre à l’évidence : son compatriote n’est pas le plus aimé du circuit. Son ascension vertigineuse jusque dans le Top 10 ne lui confère toujours pas le droit d’être aimé.
Soderling sent encore de la colère L’année dernière, avant de perdre contre lui, Rafael Nadal avouait que le Scandinave ne répondait jamais à ses salutations. Toujours aussi peu sociable, le Suédois parle toujours aussi peu. Devant les caméras, il sourit. Derrière, il tire la gueule. Sauf quand sa petite amie, blonde, élancée et qui passe son temps avec son portable high-tech, lui donne la main. Mais ça ne suffit pas à convaincre. Dans un endroit isolé, un collègue comme Steve Darcis préfère discuter, rigoler que de se renseigner sur le résultat de son match contre Recouderc. Et l’intéressé, que pense-t-il de son année écoulée ? A-t-il conscience de n’avoir rien changé à son attitude ? «Mon quotidien n’a pas beaucoup changé depuis cette finale. J’ai plus de sollicitations médiatiques mais je les gère très bien. Ma routine sur les tournois est la même, Au sein de ma famille non plus rien n’a bougé, on parle des mêmes choses», assure-t-il. Soderling ne doit toutefois pas occulter un fait majeur. Alors qu’il se dit arrivé à maturité et plus serein, le Suédois casse encore ses raquettes (moins qu'avant) et laisse encore filer des matches. A Barcelone, Rome, Madrid puis à Nice, il a montré des signes d’agacement énorme. «Je sens encore de la colère sur le court, je travaille ça avec Magnus Norman». On souhaite bien du courage à son entraîneur.